Vous ne connaissez probablement pas cette femme: @SigridKaag .
Pourtant son histoire en dit long sur ce que le populisme fait à notre démocratie européenne.
Vice-Première Ministre des Pays-Bas et Ministre des Finances, sa vie est devenue un enfer.
Explications et dénouement👇🏼 https://t.co/HN8tqrK9Ft
Elle avait réussi l’exploit de faire de son parti social-liberal D66, la 2eme force politique des Pays-Bas.
Elle peut alors former un gouvernement avec le premier ministre libéral Mark Rutte.
Une bouffée d’air en pleine vague populiste. La photo de soirée électorale dit tout. https://t.co/DeiixYdSUb
Dans un gouvernement pourtant composé de partis chrétiens et de libéraux, elle devient vite la cible des populistes et complotistes.
Polyglotte, ancienne fonctionnaire de l'ONU, farouchement pro-européenne, mariée à un Palestinien, elle représente tout ce qu'ils détestent. https://t.co/rf0TDKa8vh
Le Covid a tout fait dégénéré. Elle n'est pas en charge de la santé mais tout se mélange. Elle est "la politiquement correct, la migrationiste, la cosmopolite."
Un soir, un homme anti-vaxx se présente devant chez elle avec une torche enflammée. On passe pas loin du drame. https://t.co/bgAaBkTa1x
A partir de là, cela ne s'arrête plus. Les médias font attention mais une contre-société prospère en ligne et s'acharne.
En février 2023, des agriculteurs en colère l'empêchent de se rendre à un meeting. Ils l'accueillent avec des torches, la menacent. Elle est là sans sécurité https://t.co/jjUWJnm8ry
Cette scène interroge. Ce ne sont pas des extrémistes mais des citoyens en déshérence politique, alimentés par la folie des plus radicaux.
Elle essaye de dialoguer. Rien ne fait. Comme chez les Gilets Jaunes, la contestation avec menace devient la norme. Le dialogue disparaît. https://t.co/wJJ2jF6xE6
Elle continue de gouverner, de porter son parti, ses idées. Mais combien d'appels au meurtre? de menaces de mort?
Un jour à la télévision, ses filles évoquent la possibilité qu'elle soit assassinée. Sigrid Kaag tente de se contenir mais l'émotion est trop forte. https://t.co/6FVqfyedn4
Le gouvernement est tombé, des élections auront lieu en novembre.
Aujourd'hui, elle a décidé d'arrêter. Trop dur. Trop violent. Trop de risques
Les populistes, les complotistes, l'extrême-droite a gagné en quelque sorte. Les Pays-Bas seront privés de son talent. https://t.co/l4Q7zSI13x
Les Pays-Bas ont connu la violence politique. Le leader de droite Pim Fortuyn, assassiné par un extrémiste de gauche, la Ministre Els Borst par un fondamentaliste religieux.
Mais il y a autre chose. Des gens "normaux" deviennent anti-démocratiques sans s'en rendre compte. https://t.co/cvRJkKvOas
La radicalité et la folie ont toujours existé. Mais un discours politique légitime la violence, infuse chez tous, au point où un fermier trouve normal de pointer une torche sur une élue du peuple.
La haine de Kaag a pour origine des députés de droite et complotistes.
Des élus ont encouragé pendant des mois cette radicalité, ont excité les bas instincts. Kaag aujourd'hui en paye le prix et la démocratie néerlandaise aussi.
La démocratie crée toujours les conditions de sa défaite.
J'en tire une conclusion : si nous continuons à tolérer une légitimation de la violence politique, des drames arriveront mais surtout des personnes de qualité continueront à quitter le champ politique.
Nous restera les ambitieux et les tarés. Aucun de nous ne mérite ça.
FiN