Info du pôle Enquêtes-Territoires de l'#AFP (@alexhielard) : les policiers de la Brav-M enregistrés à leur insu ont plaidé "la fatigue physique et morale" pour expliquer leurs propos menaçants et humiliants envers des manifestants interpellés à Paris lors d'un cortège sauvage https://t.co/zBVonYIymT
L'#AFP a eu accès aux rapports rédigés - pour leur hiérarchie - par sept agents de l'équipage intervenu dans la nuit du 20 au 21 mars
L'équipage, la "Brav-Mike 4", avait pris son service à 10H30, selon le gardien de la paix Yann C. Il est passé 23H00 quand lui et ses collègues interpellent sept jeunes, soupçonnés d'avoir mis le feu à des poubelles #AFP
Dans son compte rendu, le brigadier Benoît A. estime que, ce soir-là, "la fatigue physique et morale était à son seuil le plus élevé, nous contraignant à agir bien au-delà de nos capacités" #AFP
"Certains d'entre nous, moi inclus, ont dû prendre des médicaments afin de bloquer leur transit intestinal car il était impossible d'accéder et d'avoir le temps de se rendre aux toilettes", ajoute le brigadier #AFP
Le gardien de la paix Pierre L. estime que "tout ça a pu jouer dans cette situation que je n'ai pas traitée avec le professionnalisme habituel" #AFP
C'est lui qu'on entend lancer à l'un des interpellés: "C'est le premier qui bande qui encule l'autre?". Le fonctionnaire n'y voit "aucune connotation sexuelle" mais "un combat de coqs verbal". Il ne voulait pas "laisser l'individu se sentir supérieur et gagner cette joute" #AFP
L'interpellé s'appelle Souleyman. Les membres de l'équipage expliquent leur comportement en réaction à "son arrogance et ses provocations". "Tu as pleuré comme une fillette", le moque le brigadier Benoît A. Une remarque sexiste "maladroite", reconnaît-il après coup #AFP
Concernant la gifle que Souleyman dit avoir reçue, à laquelle un claquement audible dans l'enregistrement peut correspondre, Pierre L. assure l'avoir simplement repoussé "par le visage". "Tu en reveux peut-être une pour te remettre la mâchoire droite ?", l'entendait-on dire #AFP
Ce Tchadien de 23 ans est installé en France depuis quatre ans. Le policier Yannis A. ironise sur son voyage et se demande s'il s'est "accroché à l'aile de l'avion". Une manière, affirme-t-il dans son rapport, de "décompresser sur les propos incohérents de Souleyman" #AFP
"Demain tu as une OQTF (obligation de quitter le territoire) et c'est fini", lance aussi à Souleyman le policier Théo R. Ce n'était pas "une intimidation", écrit-il, mais "pour l'informer des risques judiciaires" #AFP
Quand il apprend que le jeune homme habite Saint-Denis, le même policier s'amuse : "Ca tombe bien on y va mercredi, on va le retrouver" #AFP
"Je voulais dire par là (que) vu que c'est son lieu d'habitation, et que nous y sommes parfois, il n'est pas impossible que nous croisions son chemin, sans pour autant dire que nous allons le harceler", justifie le policier #AFP
Depuis les faits, les policiers de la Brav-M concernés ne sont plus affectés aux opérations de maintien de l'ordre, mais ils n'ont pas été suspendus #AFP
Ils sont visés par deux enquêtes, administrative et judiciaire, confiées à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) #AFP
"Je pense que cette enquête-là sera menée assez vite", avait déclaré le @prefpolice Laurent Nuñez dimanche 2 avril. [Fin du THREAD] #AFP