Alors voilà, je viens de donner une itw à un podcast féministe et ces images tournaient dans ma tête donc je vais y revenir. Les personnes présentes sur le plateau et les téléspectateurs ont assisté ici à une agression sexuelle caractérisée. Il suffit d'ouvrir les yeux,regardez⤵️ https://t.co/QbbYSfDkzY
regardez simplement les gestes : il l'attrape fermement par le cou ET le menton, use de sa force, elle essaie de se débattre et de le repousser, ensuite elle s'essuie la bouche et la cache et son regard est apeuré. Pourtant ELLE SOURIT, oui elle sourit parce qu'elle
se sait filmée. Elle cherche du regard Estelle Denis, dont le regard indique aussi la consternation. L'agresseur en question prend la parole en disant "on avait parié en loges" signifiant son consentement voire sa demande alors que TOUT indique le contraire
pourquoi donc alors elle sourit et ne se plaint pas : parce que c'est comme ça souvent et partout, parce que les femmes "savent" (et c'est un fait établi) que si elle se plaignent c'est elles qui seront virées. Et tu sais quoi, si j'avais vu ça il y a plusieurs années, j'aurais
été énervée mais pas plus. Alors que c'est un délit pénal. Cela ne m'aurait sans doute pas traversé l'esprit qu'elle pouvait porter plainte....
Tiens, faisons ensemble un exercice : à la place de cette jeune femme c'est un homme, il se lève et lui donne un énorme coup de poing,
et il a le nez cassé. TOUT LE MONDE aurait été scandalisé et il aurait été condamné. Voilà ce que c'est "la culture du viol" c'est trouver moins grave, excusable, drôle, un délit sexuel, même plus lourdement condamnable, commis par un homme sur une femme. Et ça doit changer.
alors ouvrez les yeux sur ce que vous avez sous les yeux. Et en particulier soyez les allié.e.s des femmes à ces moments là. Imaginez qu'une seule des personnes présentes s'indigne tout est différent. Voilà. Ça DOIT changer.
Au fait, rappel : l'agression sexuelle c'est 5 ans de prison et 75 000 euros d'amende ; pour des violences volontaires avec une ITT de plus de 8 jours c'est 3 ans d'emprisonnement et 45 000 € d'amende https://t.co/f6cl0D6l3H
Au fait, cette scène là est EXACTEMENT du même acabit. @lesjours racontent qu'une partie censurée du doc était celle où la victime de cette scène, Isabelle Moreau, a fondu en larmes en regrettant que cet épisode soit venu ruiner dix ans de sa carrière. https://t.co/eTRXvcrjAM
3 jours après je reprends ce thread parce que @Lesjoursfr a publié la partie censurée non diffusée lors de l'émission TPMP. Elle est édifiante et importante. Les deux jeunes femmes victimes de baisers forcés disent donc toutes les 2 en résumé https://t.co/jPmCL2Ue93
"je ne l'ai pas vécu comme une agression mais je me suis sentie humiliée", l'une d'elle a les larmes aux yeux en revoyant la scène. Cela a été utilisé par certains sur le mode "ah mais tu vois pour elles c'était pas grave, c'est vous qui créez le problème" banalisant le fait
qu'elles disent pourtant clairement "j'ai été humiliée" Isabelle Moreau explique même que c'est ce qui l'a décidée à arrêter le journalisme sportif. Elle dit aussi "je comprends aujourd'hui" et c'est là que l'itw de Pierre Ménès devient magistrale : il dit que c'est l'époque
qui la fait réagir ainsi, que c'est à cause de #MeToo , qu'avant les femmes le prenaient bien et n'en faisaient pas tout un plat. Alors oui les femmes ne "faisaient pas tout un drame" parce qu'elles souffraient en silence Voilà ce qui a changé. Voilà ce que #metoo a changé
ce n'était pas moins douloureux avant, c'était simplement indicible. Et ne pas ouvrir les yeux là-dessus est pénible parce qu'elles le disent. Non il n'y avait pas de pari, non elles n'étaient pas d'accord, oui, elles se sont senties mal mais elles n'avaient PAS LE CHOIX
Les mots d'Isabelle Moreau le disent bien "Je joue le jeu parce que je ne veux pas casser l’ambiance de l’émission, sauf que le résultat, il est cruel. » « Je trouve, dit-elle encore, que c’est mettre à terre des années de boulot. »
La différence : ENFIN les femmes peuvent refuser de souffrir, d'apprendre à faire avec. J'avais coutume de dire cette phrase que je trouvais même drôle "c'est le genre de mec à qui il est moins fatiguant de céder que de dire non". Je trouvais ça bravache, c'était une défaite
en rase campagne, une résignation totale, une acceptation de la domination et le chemin pour se rendre compte de cela est douloureux aussi. C'est celui-là que fait Isabelle Moreau dans cette vidéo, et le chemin est le même pour @marieportolano : de comprendre que ce qu'elles ont
encaissé n'était pas normal, pas juste. Que c'était même juridiquement un délit. C'est douloureux d'admettre que l'on a vécu ça, que l'on a accepté cela, qu'on en a ri. J'aimerais qu'on interwieve aussi tous ces hommes qui riaient autour : est-ce qu'ils ont compris maintenant ?
Que Pierre Ménès ne comprenne pas et s'enfonce est triste, pour lui - et pour le coup pour sa femme, puisqu'il la met en avant, car elle a surement aussi subit cela. Je suis souvent très touchée par les femmes de générations d'avant. Ce que c'est de relire sa vie aujourd'hui...
le témoignage de Monique Pelletier est ainsi bouleversant : c'était en 2016, avant #MeToo , lisez : https://t.co/mxmRDFkbqd le pire c'est que c'est elle qu'elle accable , "Honte à moi de mon silence!" c'est elle et c'est insupportable en fait.
Alors que la honte c'est sur ce sénateur qu'elle aurait du s'abattre. Donc Messieurs les journalistes sportifs parlez maintenant, dites que vous avez entendu et compris "portez vos couilles" comme certains de vous pourraient dire, rompez la solidarité de vestiaire
Ce serait une faute aujourd'hui mais ça l'était déja avant. Toute cette histoire a fait ressortir le précédent terrible en fait de Marianne Mako. Que Pierre Menes ne soit mochement pas lucide sur la vie des femmes puisse au moins servir à cela : saluer celles qui le méritent.