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Pourquoi nous ne sommes pas en bons termes avec la Russie ?
Qu’est-ce qui a foiré après l’effondrement du bloc soviétique ?
Quelques pistes historiques et politiques. ⬇️ https://t.co/O2gwO4ehvu
Depuis la politique de la « fenêtre vers l’Europe » du tsar Pierre le Grand, la Russie se tourne vers la culture européenne, les élites russes apprennent le français et font leurs études en Europe.
Il y a une fascination réciproque qui naît. https://t.co/Nk60quFOXt
Malgré l’invasion de la Russie par Napoléon, qui dégrade durablement l’image de la France dans ce pays, l’intérêt subsiste.
La Russie est longtemps déchirée entre son côté européen et sa spécificité slave et eurasiatique. https://t.co/7tfRNIzlQg
Des philosophes russes du XXe siècle comme Ivan Iline et Lev Goumilev défendent l’idée d’une Russie eurasiatique, qui serait une grande civilisation à part entière, à part de l’Europe. https://t.co/nfG76bwP9O
Pourtant, tout aurait pu changer après la chute du bloc soviétique : Mikhaïl Gorbatchev s’ouvre à l’Occident et montre sa bonne volonté en ouvrant son économie, en laissant son indépendance aux pays d’Europe centrale, et en cessant la course à l’armement. https://t.co/knmR0Xbqzd
Boris Elstsine poursuit ce mouvement dans les années 90, et la Russie intègre le Conseil de l’Europe en 1996, et le G7 en 1997.
La Russie signe aussi l’Acte fondateur de coopération avec l’OTAN en 1997. https://t.co/OTGqSo8KwS
L’Europe fascine à nouveau.
En 1999, les deux tiers des russes souhaitent faire partie de l’Union Européenne !
Nos économies s’imbriquent de plus en plus fortement aussi.
Mais Poutine arrive au pouvoir…
Et c’est globalement à partir de là que ça commence à partir en couilles.
Déjà, la France participe aux bombardements de l’OTAN sur la Serbie en 1999, ce qui dégrade nos relations.
Et la Russie voit aussi d’un très mauvais œil l’élargissement de l’OTAN à la fin des années 90. https://t.co/VVpZInPzLy
Le ministre russe des Affaires étrangères, Ievgueni Primakov, déclare en juillet 1997 que le projet d'élargissement de l'OTAN est une « faute majeure, peut-être la plus grosse depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale »
Après avoir subi une salve d’attentats islamistes, la Russie écrase la Tchétchénie en 1999.
Les pays occidentaux lui font la leçon, mais lorsque les Etats-Unis subissent les attentats du 11 septembre 2001, ils attaquent l’Afghanistan, et la Russie apporte son soutien logistique. https://t.co/HzVNd89YHL
Après l’intégration des pays baltes à l’OTAN en 2004, Poutine se sent trahi.
Et il n’est pas très satisfait non plus de l’instabilité apportée sur ses frontières poreuses du sud avec la guerre en Irak.
L’anti-occidentalisme monte peu à peu en Russie, et il est illustré par le fameux discours de Poutine à Munich en 2007, où il dénonce l’hégémonie américaine, et déclare que l’OTAN est une « provocation qui sape la confiance mutuelle ».
Dès lors, il se pose en adversaire. https://t.co/9QP5XeZ5ba
Rien ne s’est arrangé ensuite, avec la guerre de la Russie contre la Géorgie en 2008, la guerre en Libye en 2011, puis la récupération du pouvoir présidentiel par Poutine en 2012.
Les dissensions avec les valeurs occidentales sont de plus en plus fortes.
En 2014, c’est la crise ukrainienne : la révolution Euromaidan et le tournant pro-occidental pris par l’Ukraine prive Poutine de son rêve d’Union douanière avec l’Ukraine.
Il annexe alors la Crimée, et arme des milices séparatistes à l’est de l’Ukraine pour déstabiliser le pays. https://t.co/Q2gnx6MZ0q
Les sanctions occidentales frappent la Russie, la France refuse de vendre à la Russie un porte-hélicoptères, et les interventions russes en Syrie jettent encore un froid.
Poutine annule même son déplacement en France en 2016 pour inaugurer la cathédrale orthodoxe du Quai Branly. https://t.co/Zpqumg9KWF
La Russie commence alors à financer et soutenir activement des partis politiques nationalistes, anti-UE et anti-OTAN partout en Europe : diviser pour mieux régner.
Marine le Pen est reçue en grandes pompes en 2017 au Kremlin pendant les élections présidentielles françaises. https://t.co/mSe919yYw7
Dans le même temps, la Russie développe aussi ses opérations d’influence de l’opinion publique étrangère (RT, Sputnik) et se lance dans une véritable guerre de l’information pour affaiblir les pays occidentaux de l’intérieur, en encourageant les oppositions internes. https://t.co/0fnLsH0zHh
Lorsque Macron arrive au pouvoir à la place de Hollande, il essaye de détendre les relations, en invitant Poutine à Versailles en 2017 avec son idée de « dialogue de Trianon ».
Il l’invite aussi au fort de Brégançon en 2019.
La guerre en Ukraine en 2022 anéantit tous ces efforts. https://t.co/s7ujjtqBMi
Là dessus se rajoute une incompréhension générale des russes sur l’évolution générale de notre société, largement appuyée et caricaturée par les médias russes :
Notamment l’immigration massive et le mariage pour tous, qui sont perçus comme des signes de décadence et de déclin.
La Russie se voit maintenant en « Grande Eurasie » éloignée de l’Europe, et se tourne vers la Chine.
Seulement 30% des russes se considèrent européens aujourd’hui.
Le modèle occidental est assimilé dans leur esprit au chaos social et économique des années 90 en Russie.
Quel avenir pour nos relations ?
Difficile à dire tant que la guerre n’est pas terminée, et tant que Poutine reste au pouvoir.
Nos valeurs se sont éloignées.
Mais la France garde une importante diaspora russe, et les plus forts liens économiques d’Europe avec la Russie.
Il reste donc un espoir de réconciliation…à terme.
Mais en attendant la Russie est devenue le symbole de l’autocratie nationaliste en lutte contre les valeurs occidentales, et soutenue par beaucoup de citoyens occidentaux en colère, heureux de collaborer à ce projet destructeur.