Ça n'intéresse probablement que moi, mais ça ne m'arrête pas...
Comme mon pseudo le laisse subtilement entrevoir, je suis prof et j'ai posé ma démission.
J'ai demandé une rupture conventionnelle en mai 2020. Oui, oui, 2020, il y a 13 mois 1/n
J'enseigne depuis plus de 25 ans et j'aspire à autre chose. J'ai un projet de reconversion, jugé cohérent par la personne qui m'a reçu en entretien 6 mois après ma demande (le décret prévoit cet entretien dans un délai d'un mois normalement mais Jean Michel avait oublié 2/n
de publier les éléments de cadrage...).
2 semaines après cet entretien de novembre j'ai sollicité une réponse. On m'a dit d'attendre mars (10 mois après ma demande). J'ai sagement attendu et re-sollicité mon rectorat en mars. Réponse : l'académie n'a pas de visibilité sur 3/n
son buget, dossier en attente. J'ai renouvelé ma demande puis attendu toujours aussi sagement, alertant au passage, mon syndicat. Toujours sans réponse, 2 mois après ma relance, j'ai saisi le médiateur de l'Éducation Nationale, vendredi dernier) 4/n
Et, samedi matin, dès potron-minet, j'ai reçu la réponse du Rectorat.
13 mois après ma demande
7 mois après mon entretien
2,5 mois après ma 2e demande
MA DÉMISSION EST REFUSÉE, pour des raisons budgétaires ! 5/n
Fallait-il attendre 13 mois pour m'envoyer paître ? Le refus par le recteur est un droit mais me laisser sans réponse plus d'un an est une forme de mépris inacceptable. Et une manipulation de plus : 6/n
La rupture conventionnelle est expérimentée depuis janvier 2020 pour 5 ans. Mon académie a mis 2 années scolaires à répondre aux demandes du secondaire !! Le ministre n'a prévu aucune ligne budgétaire pour les académies qui doivent les financer sur leur budget courant 7/n
Donc tout est organisé pour que ces ruptures soient refusées.
Comble du cynisme, au lendemain du Grenelle, ce même recteur a envoyé à tous les profs le pan "accompagnement des personnels" du contrat d'objectif de l'Académie 8/n https://t.co/9AUEJqihH1
C'est bon de se savoir choyé... 9/9
Je ne pensais pas déclencher un tel flot de réactions (à mon échelle, s'entend) mais merci beaucoup pour toutes ces marques de soutien.
Je me permets juste de revenir sur mon intention. Il ne s'agit pas pour moi de me plaindre de mon sort ou de le comparer au privé.
Le "non" du recteur est légal et je m'y étais préparé. C'est juste la gestion de cette affaire qui me choque : 13 mois pour dire non : quel est le sens du H dans DRH ?
Quant à ceux qui me reprochent de ne pas avoir le courage de démissionner sèchement, l'option est sur la table
(dirait notre ministre) mais elle n'engage pas que moi, elle concerne un cinquantenaire, et surtout je souhaite aller au bout de l'affaire... Savoir si le droit est ici respecté. Je suis d'ailleurs très bien accompagné par mon syndicat.
Je vous tiendrai au courant des suites, mais ne reagirai pas aux commentaires à venir. Merci encore pour votre soutien !