Fennec des Fagnes 🦌🇧🇪

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Nouvel article de The Atlantic à lire absolument sur comment la prochaine tentative de coup d'Etat de Donald Trump est déjà en train de s'organiser sous nos yeux.

C'est long, mais je vous fais un résumé si vous n'avez pas le temps:
https://t.co/1KqStaJkS4

Trump reste un danger bien réel pour la démocratie américaine.
Ce qu'on a vu lors de l'élection de novembre 2020 et du 6 janvier n'était qu'un avant-goût de ce qu'on aura en 2024.

Ces événements furent des tests, des répétitions.

À l'heure où l'on parle, des législateurs républicains sont occupés à changer les règles électorales dans leurs Etats pour garantir que ce qu'ils ont tenté vainement en 2020 réussissent en 2024.

Suite au 6 janvier, plusieurs Républicains ont eu l'air de rompre avec Trump.

Ce n'était que temporaire.

Aujourd'hui, le parti républicain semble entièrement sous son contrôle et les voix dissidentes sont éliminées.

Comment cela se fait-il ?

Comment un seul homme a-t-il pu prendre le contrôle d'un parti entier ?

Cela est dû au fait qu'il y a un vaste mouvement populaire derrière Trump, un phénomène qui n'a plus été observé depuis longtemps dans la politique US.

Pour mettre en lumière ce mouvement, une équipe de chercheurs emmenée par Robert Pape s'est penchée sur les profils des insurgés du 6 janvier afin de découvrir ce qui les reliait.

Leurs trouvailles vont à l'encontre du récit propagé dans les médias, voire même par le département Homeland Security (👇), à savoir celui de loups solitaires déclassés et radicalisés.
https://t.co/tUO0vObd0J

Premièrement, selon Pape, la majeure partie des insurgés n'étaient pas radicalisés politiquement. Très peu d'entre eux appartenaient à des groupes d'extrême droite comme les Proud Boys ou autres.

Deuxièmement, selon Pape toujours, la majeure partie était loin d'être des déclassés. La plupart avait même une situation matérielle confortable, soit comme salariés de grandes boîtes, soit comme ayant leur propre entreprise.

Enfin, Robert Pape et son équipe ne parvenaient pas à comprendre ce qui reliait tous ces gens, jusqu'à regarder les données ethniques de la population des régions d'où ils étaient issus, et plus précisément l'évolution de ces données ethniques sur les dernières années...

Sans équivoque, la majeure partie provenait de régions où la proportion de "blancs non-hispaniques" (sic) s'était réduite de manière visible durant la dernière décennie.

Il n'y a pas qu'en France que la théorie du Grand Remplacement a fait des émules. Les projections démographiques montrent d'ailleurs que les "blancs" deviendront une minorité aux USA en 2045.

Ces gens ont peur. 

Peur qu'une nouvelle majorité de gens de couleur leur confisquent soudainement leurs droits. 

Peur de devenir des sous-citoyens.

Peur d'être étrangers dans leur propre pays.

Alors le discours de Trump qui parle de défendre "We The People" et de rendre leur pays aux "vrais Américains", ça leur parle.

D'autant que personne d'autres ne semble faire beaucoup d'efforts pour les rassurer.

Mais ces gens sont-ils si nombreux ?

Robert Pape et son équipe se sont basés sur les données des insurgés pour mener une enquête d'opinions à l'échelle nationale.

Le but ?

Identifier la proportion des "insurgés déterminés" (committed insurrectionists), à savoir les gens qui:

1. pensent que l'élection a été volée. (croient en la théorie du "Big Lie")

2. trouvent justifiables de recourir à la force pour restaurer Trump.

Résultats ?

Robert Pape et son équipe estiment le nombre de ces "insurgés déterminés" à 21 millions, soit deux fois la population de la Belgique.

C'est ici qu'on comprend que le 6 janvier n'était pas tant une tentative de coup d'Etat qu'un événement de recrutement en masse.

Pour le dire simplement: Trump a maintenant une armée de 21 millions d'individus à sa disposition.

Et j'insiste sur le mot "armée" car ça en est une.

Mais la chose la plus inquiétante est peut-être que les Démocrates ne prennent pas encore la situation au sérieux.

Que ce soit chez les militants ou chez les élus, Joe Biden en premier, on n'a pas l'air de se rendre compte de ce à quoi on fait face.

Cela à l'instar du NYT qui, semblant aussi déconnecté des réalités politiques américaines qu'il ne l'est des réalités européennes (👇), affirme que Trump aurait plus difficile à "faire un coup" en 2024 qu'en 2020-21 car... il n'est plus Président. 
https://t.co/H6hrBrtmlt

Rien n'est plus faux.

Trump n'a que faire des pouvoirs de l'Exécutif fédéral.

Son nouveau combat se joue au niveau des Etats et de leur législation électorale. C'est là que ses équipes travaillent à changer les règles en place.

Leur but ? Pouvoir s'assurer de compter les votes comme bon leur semble, en jugeant par ex. les votes démocrates "irréguliers" voire même en faisant voter les Grands Electeurs de ces Etats différemment de leur population.

Dans plusieurs Etats, de telles modifications ont déjà été introduites. (👇)

Les fonctionnaires responsables des élections font également l'objet de menaces et de pression, ayant amené plusieurs d'entre-eux à démissionner.
https://t.co/9MEjMAT6hy

Bref, tout ce qu'on a vu comme tentatives de corrompre le score ayant échouées en novembre 2020 seraient cette fois en mesure de réussir.

Nous faisons face à une élection où il n'y a plus qu'un seul parti qui est prêt à accepter une défaite électorale.

L'autre fera tout pour conquérir le pouvoir, quitte à détruire les fondements de la démocratie américaine.

Vous pensez que ça ne vous concerne pas ?

Pensez à la dépendance de l'Europe envers les USA sur les questions stratégiques et de défense, et reconsidérez votre réponse.

In short: don't be alarmed.
Be VERY alarmed.

Thu Dec 09 14:29:07 +0000 2021