Il y a en ce moment aux US une controverse très intéressante qui dit beaucoup de notre époque. Haine, mensonges et réseaux sociaux. Avec
•@realDonaldTrump
•La star d’une chaîne info @JoeNBC
•@Twitter & son boss @jack
•TJ Klausutis, veuf de Lori Klausutis, décédée il y 19 ans. https://t.co/WlJ1xkpnRt

Lori Klausutis avait 28 ans, en juillet 2001, lorsqu’elle a été retrouvée morte, allongée dans son bureau. La jeune femme travaillait pour Joe Scarborough, AKA @JoeNBC. À l’époque, avant d’être présentateur vedette de TV, il était engagé en politique, élu Républicain de Floride. https://t.co/FoPrugiMos

Sur place, après investigation, la police ne trouva aucune preuve de crime. De plus, l’examen médical montra que Lori Klausutis, souffrant de problèmes cardiaques, avait heurté son bureau avec la tête, après s’être évanouie. Conclusion sans appel de l’enquête : décès accidentel. https://t.co/9q7HcMhJs0

Mais voilà, 19 ans plus tard, le nom de Lori Klausutis refait surface aux US, dans une ambiance délétère, sur fond de thèse complotiste. À la manœuvre sur son compte Twitter, le Président lui-même @realDonaldTrump et ses messages explosifs destinés à ses 80 millions d’abonnés.

Alors que dit Trump sans le moindre début de preuve sur Twitter (avec la complicité de son fils) ? Et bien tout simplement que la dite Lori Klausutis pourrait en fait avoir été assassinée & que l’enquête sur sa mort mériterait d’être rouverte. Sa cible : le fameux Joe Scarborough https://t.co/0ij8ysqjce

Scarborough présente l’une des grandes matinales de chaîne info aux US, le @Morning_Joe, qu’il anime tous les matins sur @MSNBC avec sa compagne @morningmika (fille d’un ex-conseiller de Jimmy Carter). L’antithèse absolue du @foxandfriends, le morning show pro Trump de @FoxNews. https://t.co/G2bUkV52yV

Ancien membre de la Chambre des représentants, @JoeNBC est aujourd’hui connu pour ses prises de positions très tranchées. Et évidemment, depuis sa matinale, il n’a pas raté @realDonaldTrump sur sa gestion loupée de la crise du #coronavirus. Déjà 100000 morts aux US (le 26/05/20).

Colère noire de Trump dont on ne sait qu’il ne supporte pas la critique. Le président n’a pas tardé à répliquer par Twitter interposé avec sa technique favorite : le contre-feu. L’avantage c’est que l’attention de ses partisans est immédiatement détournée et ses échecs, oubliés. https://t.co/XyhcBdRetK

Ainsi, le mal est fait à partir d’allégations infondées. Désormais, aux yeux des partisans de Trump, Scarborough a quelque chose à cacher, il est potentiellement suspect de meurtre comme le laisse entendre le Président US. Le sous-entendu est gravissime. @Twitter en est le relai. https://t.co/M7VWIID4A8

Évidemment, Joe Scarborough et Mika Brzezinski, le couple de présentateurs TV, se sont émus à l’antenne (et sur Twitter aussi) des attaques frontales de Donald Trump. C’est là que Jack Dorsey, le patron du réseau social, entre en jeu, directement interpellé par @morningmika. https://t.co/KEUgTdBelj

Traduction : «@jack jusqu’à quel point @twitter est-il complice de cela ? SUSPENDEZ LE COMPTE DE TRUMP - le monde sera plus sûr. Retweetez si vous êtes d’accord». Coup de chaud sur fond de d’intox. Des comptes twitter ont été suspendus pour moins que ça. Mais @jack n’a pas RT...

Difficile en effet de rappeler à l’ordre @realDonaldTrump, président des États-Unis, utilisateur incontournable de la plateforme, qui multiplie les frasques et les RT sur @Twitter. Quand bien même, à propos de la mort d’une jeune femme, il diffuse une théorie conspirationniste.

Le risque est gigantesque. Bannir @realDonaldTrump de @twitter ? Shitstorm sans précédent assuré, la furie de millions de rageux, dont on ne sait si l’oiseau bleu sortirait vivant ou à minima déplumé. L’enjeu est pourtant majeur, à l’heure des fake news et de la post-vérité... https://t.co/kzG9Mu9ABr

Jusqu’ici la polémique impliquait 2 gros bras de la vie publique. Trump et Scarborough. À une époque où l’opinion et le faux valent la vérité, on aurait tendance à penser : « Au fond, c’est de ‘bonne’ guerre.» Sauf que la controverse se déplace désormais sur le terrain familial.

C’est là qu’entre en scène Timothy Klausutis, le veuf de Lori Klausutis. Il a écrit à @jack : «Je vous demande d’intervenir car le Président s’est emparé de quelque chose qui ne lui appartient pas, la mémoire de feue mon épouse, qu’il a perverti pour en tirer un gain politique.» https://t.co/vO7p1yEFF7

Thimothy Klausutis se dit meurtri. Il exige le retrait des tweets de Trump, parle de «mensonges vicieux» dans son courrier au patron de Twitter que le New York Times a publié, accompagné d’un édito sans ambiguïté : «Twitter doit nettoyer la tâche de Trump» https://t.co/YbrTA4rvWn

Fin de l’histoire ? Sous pression @twitter a reagi. La firme se dit «profondément désolée» de la peine causée par les tweets de @realDonaldTrump. Mais le réseau social ne les retirera pas. Pourtant, ils contreviennent aux règles édictées par la plateforme. https://t.co/L4FnVM5xal

Voilà @twitter sous le feu des critiques, pris dans une polémique qui raconte le deux poids deux mesures en matière conspiration et de fake news. Un permis de mensonge, a licence to lie, a été accordé de fait au Président des Etats-Unis. Affaire à suivre, car l’affaire est grave. https://t.co/tuIqigmC2x

Dernier développement, preuve que l’affaire va provoquer de sérieux remous. Pour la première fois, mais sur un autre sujet, @twitter avertit les lecteurs de @realDonaldTrump sur la véracité contestée des tweets du Président US. Ici un article du @guardian https://t.co/l9o0yQutXg

En substance, sans entrer dans les détails, Trump interfère sur un vote prévu en Californie avec de fausses affirmations sur twitter. Ce que relève une porte parole de la compagnie. Un bandeau bleu d’info est désormais affiché au dessous du tweet incriminé. C’EST SANS PRÉCÉDENT ! https://t.co/pftsm51MlW

En pratique ça donne ça:
« ! Get the fact about mail-in-ballots ». Traduction : Les faits sur le vote par correspondance. @realDonaldTrump a donc le droit de tweeter «mensonger» mais @twitter s’offre le droit de rectifier. En matière de fake news, c’est un véritable Game Changer https://t.co/QasRlqi5FQ

Voici la page sur laquelle est dirigée le lecteur en cliquant sur le lien bleu placé par @twitter sous les tweets incriminés. «Trump affirme de manière infondée que le vote par correspondance entrainera des fraudes. Ce que vous devez savoir. Etc.» Fin de l’impunité ? Pas trop tôt https://t.co/uLYLWwNv0x

🚨Tout dernier développement ! Ivre de rage @realDonaldTrump vient de tweeter ça : «@twitter interfere dans l’élection présidentielle 2020. Ils affirment que je dis faux sur le vote par correspondance etc.»
Je vous laisse lire. La bataille commence et le tweet suivant est OUF ! https://t.co/WowUUUgz5R

« #Twitter étouffe complètement la LIBERTÉ D’EXPRESSION, et moi, en tant que Président, je ne laisserai pas faire ! ». #Trump enrage, on jouet préféré lui échappe. Et @jack se rebelle. Le bras de fer s’annonce bouillant. Ce qui se passe est incroyable. C’est #TrumpVsTwitter . https://t.co/M7dJmTpHdX

Thread #TrumpVsTwitter la suite. Dans cette folle histoire il faut prendre en considération ceci. #Twitter & #Trump se tiennent mutuellement. Le dernier, en vue de Nov2020, ne peut se passer de ses 80 millions de followers. Pour Twitter, impossible de négliger son meilleur client

1er indicateur à J+1 du combat #TrumpVsTwitter. #Trump continue à tweeter frénétiquement. Plus intéressant, il poursuit sa vindicte conspirationniste contre Scarborough. Et en creux, provoque voire entraine Twitter sur un terrain inédit qu’on pourrait nommer le ‘Fake Checking’. https://t.co/zsk9jpZGBN

Thread #TrumpVsTwitter J+1.
Où Donald Trump joue la menace. Info / Intox ? Pour l’heure, il n’a aucun autre choix tactique. Il enrage, montre les muscles. Mais @Twitter est un business privé. Et les US ne sont pas la Chine. Les contre-pouvoirs sont puissants, la liberté sacrée. https://t.co/jOrlarl8DA

Pour l’Histoire.
@Twitter est magique. https://t.co/Bq1tv7mAQw

Berlin entre dans le débat. Un conseiller ‘new tech’ du Ministère de l’Economie invite officiellement #Twitter à relocaliser son siège en Allemagne. Il y a bien sûr ici bcp opportunisme. Mais ça raconte à quel point la bataille engagée devient un enjeu géopo & diplomatique majeur https://t.co/OASGvwAjCp

Par ailleurs, il sera très intéressant d’observer (car ça va arriver) comment Paris va se positionner dans la bataille #TrumpVsTwitter, à l’ère de la post vérité, et désormais du #FakeChecking - par opposition au #FactChecking. Il est vital de s’engager. Clairement, fermement.

Pour être complet, il sera également intéressant d’observer comment Twitter gèrera ce type de tweets. Ceux du Guide suprême iranien encourageant la violence et non la résolution pacifique du conflit israélo-palestinien (que je souhaite personnellement, en étant lucide toutefois). https://t.co/PYT9EbOmV4

C’est désormais l’argumentation développée par la Maison Blanche. Elle se tient. La question a été soulevée par le patron de l’autorité US de régulation des communications. Il a été nommé par Trump en 2017. Il vient d’être RT par @WhiteHouse. https://t.co/BOi4GJcpPM

[Thread] #TwitterVsTrump suite. Je disais plus haut que Trump ne pouvait se passer de Twitter. Il lui a été demandé s’il pensait supprimer son compte. Sa réponse : «Si on avait une presse équilibrée dans ce pays, je le ferais tout de suite». Ça prête à sourire. Il ne le fera pas. https://t.co/rUWwiG7tqE

#Twitter ne lâche plus son os. Le réseau a désactivé une vidéo postée par la campagne Trump (RT par son fils). Raison officielle : Violation de copyright...Dans le clip le Président US s’empare de l’émotion #GeorgeFloyd avant de revenir sur les émeutes. ▶️https://t.co/GB3G1D5Vzv https://t.co/84Vzv0AKu9

#TrumpVsTwitter. La bataille fait rage. Vexé après le retrait par #Twitter de l’1 de ses clips de campagne, #Trump crie à la censure. & accuse la plateforme d’oeuvrer pour la gauche radicale en toute illégalité. Il invoque la section 230. Mais au fait, c’est quoi la section 230 ? https://t.co/gaNrt711ig

La #Section230 est 1 passage de la législation US sur la régulation d’Internet. Elle exonère de responsabilité les fournisseurs type #Twitter sur les contenus publiés par les utilisateurs. Ils sont libres d’écrire ce qu’ils veulent. Les fournisseurs sont protégés de poursuites. https://t.co/zSppgubVaY

#Trump, compulsif de #Twitter, l’utilise selon sa propre conception de la vérité. Conception qui enfreint les règles de la plateforme. Laquelle ne censure pas mais Fact-Check le président US (voir bcp + haut). Mais au nom de la neutralité, #Trump veut abroger la #Section230 !

Risqué pour #Trump! Car en abrogeant la #Section230 il s’expose du coup à de la vraie censure de la part de #Twitter si la plateforme est considérée comme Éditeur. Sans compter que les tribunaux pourraient contester la manoeuvre. Cf l’article du NYtimes 🔽 https://t.co/7DxHjibkjV

Bref #Trump doit plier & accepter le factchecking de #Twitter s’il veut continuer à utiliser son jouet préféré. Je le répète, il ne lâchera pas ses 80 millions d’abonnés. il doit accepter, comme tous, d’être contrôlé. Et maintenant jusqu’au Copyright, c’est le nouvel épisode! 🔽 https://t.co/FRkDhYjjZg

Et là @jack, le boss de #Twitter refait surface. Il confronte cette fois-ci directement #Trump. Lui rappelle que le droit d’auteur s’applique. #Twitter a reçu 1 plainte. La vidéo de son équipe de campagne viole le copyright. Elle est retirée. Bref va y avoir du sport ! À suivre.. https://t.co/oqZkshWwL0

Nouvel épisode du #TwitterVsTrump, votre feuilleton préféré ! ;) À l’heure où timidement FB censure l’équipe de campagne de Trump, Twitter poursuit sa croisade. Cette fois-ci c’est le terme «média manipulé» qui apparaît. Traduction : la vidéo twittée par Trump a été trafiquée. https://t.co/cN8I9K5zQc