Jean-noël Lafargue
@Jean_no
Sat Mar 06 19:38:57 +0000 2021

J'ai envie de parler d'images qui m'ont marqué.
Ou des sources des images qui m'ont marqué, et que je n'ai découvert que plus tard.
Je vais en faire un long thread, il va durer des jours.
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Parmi mes premières émotions visuelles, je me souviens nettement :
- d'un panneau lenticulaire (où l'image change quand on bouge) avec des formes géométriques en noir-gris-blanc.
- des rhodoïds de couleur qu'on collait sur les vitres à l'école maternelle
- des papiers peints.

Les papiers peints pouvaient être assez chargés, assez présents. Ceci dit c'est rare que les gens aient eu le pack complet chez eux, on pouvait mélanger ça avec une armoire normande ou une commode des années 1950. https://t.co/oHQQuBj9JM

Il y a eu une pub Vénilia, en 1987, qui enterrait toute cette époque (à laquelle Vénilia avait pourtant œuvré)
https://t.co/sYYMevPJDf

Un autre truc qui fascinait, c'étaient les écrans de présentation et les génériques à la télévision, comme ce grand classique : https://t.co/hR3DwQHUNN

C'est assez amusant de voir comment il était réalisé : https://t.co/mwFlTzTX6F

Je suis né en 1968, la publicité existait à peine à la télé, on avait beaucoup les mêmes. Je les regardais attentivement, j'essayais de guetter si elles étaient toujours identiques. J'étais fasciné à l'idée que des acteurs rejouent si parfaitement chaque spot.

On a eu la télé quand le parrain de mon père est mort, en 1972 je pense. C'était un homme très riche, et on a hérité de son poste qui était en couleurs, une télé pas possible dans un meuble en bois assez précieux...
Bref, j'ai toujours eu la couleur. https://t.co/kslUeW7jEH

Pour revenir aux expériences sensorielles, je me souviens que je pouvais passer pas mal de temps devant les verres opaques. Ça me fascinait. https://t.co/PrgTygBjaf

Dans la pharmacie de ma ville, il y avait trois miroirs qui formaient un triangle, je ne me souviens plus comment c'était fait (pourquoi), mais ça créait une perspective infinie pas loin d'un palais des glaces. Il y avait la même chose dans certains compartiments de trains. https://t.co/dC8L8kTUvl

J'étais aussi hypnotisé par les logos de Woolmark, la Société Générale, et Renault, dont j'ai appris plus tard qu'il était de Vasarely et son fils Yvaral. https://t.co/ARmvN6fqcd

Le logo de Woolmark est de Franco Grignani, designer italien dont je connais un peu mieux l'œuvre à présent. https://t.co/gtJuHN1YX5

Victor Vasarely (parfois en collaboration avec Yvaral) était partout. Il est resté l'exemple même de l'op-art, même si je ne suis pas certain qu'il ait été le meilleur.
La société Decaux utilisait ses œuvres pour occuper les panneaux publicitaires sans clients. https://t.co/J5hVVa1gg1

En fait, même enfant, il me sortait par les yeux.
La récente expo au centre Pompidou m'a un peu réconcilié avec Vasarely, avec des œuvres comme cette "Supernovae" : https://t.co/awqVr27Ncc

Même sans le savoir, sans connaître leurs noms, il y a des gens qui m'intéressaient plus, comme Julio Le Parc, qui faisait des affiches pour le PSU https://t.co/6vYBN32cqV

Ou Carlos Cruz Diez https://t.co/tzdTErdzZg

Ou encore Yaacov Agram https://t.co/yU332ZpzoA

Très international, l'art optique/cinétique, avec des sud-américains, israéliens, japonais, italiens, français, britanniques, ou étasuniens, comme Richard Anuszkiewicz ici... https://t.co/gYn7Vo4UFG

Et puis des yougoslaves, et tout particulièrement Ivan Picelj, qui est à présent censé être croate puisqu'il était de Zagreb... https://t.co/uSIPqKMvMF

Il y a quelques années, au Mamco, à Genève, j'ai découvert (avec quarante ans de retard) Bridget Riley, britannique.
L'expo mettait les peintures dans le contexte de l'Angleterre des 1960s, avec le film Blow Up, les Yardbirds,...
Très beau à voir "en vrai" en tout cas. https://t.co/xprVmPeTCl

Bridget Riley va sur ses 90 ans mais elle produit encore (de plus en plus en couleurs !) https://t.co/hj3flBlbf4

Mais il y plus impressionnant, il y a Vera Molnar, pionnière de l'art informatique, qui a 97 ans et qui produit toujours elle aussi ! https://t.co/x4inC4o4y0

Pour revenir sur les miroirs, je me rappelle que j'aimais bien jouer avec ceux de l'armoire à pharmacie de la salle de bains de mes parents.
Ici, on me voit avec @NathalieMislov et notre fille aînée Hannah, qui a désormais trente ans. https://t.co/qOYSOwE1tt

(on était assez beaux, je trouve)

Mais bon, encore une histoire de miroirs : en Novembre 1975, je suis tombé sur un numéro incroyable de la revue "Strange", des éditions Lug, qui reprenaient les comics Marvel. J'aimais bien Superman et Batman mais ils m'ont semblé subitement puérils à côté des Marvel. https://t.co/Vh8AeZOB0t

Et donc dans ce premier Strange que j'ai acquis, le justicier Aveugle Daredevil rencontrait un type qui sortait d'un miroir. Faudrait que je relise, je ne suis pas sûr d'avoir tout compris, à la réflexion.

Mais la vraie explosion mentale dans Strange, pour moi, c'était le Captain Marvel de Jim Starlin, un homme à l'époque (il y a eu plusieurs Captain Marvel) qui avait une conscience cosmique et se battait contre Thanos.
Assez psychédélique, en fait. https://t.co/JvUHWbdMyV

Toujours dans Strange, j'aimais beaucoup le Spiderman de John Romita. Très love comics — Peter Parker courtisait trois belles en même temps, les scénaristes n'ont pas osé un truc pareil dans les films actuels, qui s'appuient sur cette époque ! https://t.co/6XzQSDQst3

Mais bon, le vrai choc, ça a a été Jack Kirby et son "Kirby Krackle", un effet visuel qui me rappelait les images que j'obtenais en appuyant fort sur mes globes oculaires. https://t.co/VuL5onQtlv

J'adorais ses machines, aussi.
Je crois que personne ne l'a rapproché de l'op-art, mais il s'inscrit bien dans cette époque, et il a même quelques pages expérimentales, comme la dernière de ce lot : https://t.co/qLd58k4NV7

Le livre le plus bizarre que j'ai publié parle du "pouvoir cosmique" chez Kirby et Starlin.
C'est un livre "Print on demand" dans le cadre d'un projet de recherche.
Je crois que je suis le seul à l'avoir lu. https://t.co/J2kAy1ynVg

Si vous ne connaissez pas Kirby, 80% des films Marvel depuis vingt ans sont tirés de personnages crées par Kirby au début des années 1960 (et parfois ce sont les histoires des 1960s) : Hulk, Thor, les 4 fantastiques, les X-men, les Avengers, Nick Fury, Black Panther... https://t.co/LmeF6LhKDo

Un dessin avec une espèce de puissance, de poids, complètement incroyable.

C'est un des premiers dessins que j'ai identifié, un des premiers où au lieu de voir le personnage d'abord, j'ai vu les formes, le style, l'auteur.

Il y a un autre dessinateur dont le trait ma instantanément marqué, à la même époque, c'est Jean-Claude Forest, avec "Mystérieuse, matin, midi et soir", dans Pif Gadget. L'univers était bizarre, troublant, sexuel, et le trait rond et beau... https://t.co/WMkq4PAvXK

L'auteur est surtout connu pour Barbarella, emblème de la bande dessinée "adulte" et de la "libération sexuelle", adaptée au cinéma par Vadim, avec Jane Fonda. https://t.co/LYuJXuQ9lR

Plus maîtrisé, il y a son personnage "Hypocrite".
J'adore la forme des bulles. https://t.co/N21PA2BBln

Forest a aussi collaboré à l'émission Dim Dam Dom (réalisée notamment par le graphiste Peter Knapp), avec le personnage de Marie Mathématique, petite sœur de Barbarella.
Mais bon, là, j'étais pas né. https://t.co/sI7l7rSVc7

Par contre, celui que j'ai beaucoup connu à la télé (et à la radio, avec son émission sur le Music-Hall), c'est Jean-Christophe Averty.
Pas tellement pour ses émissions vraiment "op art", comme ci dessous Montand et Bécaud... https://t.co/GlqU2g5IuG

...Mais par exemple pour son Alice, qui utilisait l'incrustation vidéo de manière géniale, il ne s'agissait pas de nous faire croire à une réalité, mais d'en créer une qui joue sur les échelles, les bizarreries. C'était très beau. https://t.co/1J0g5HYeKq

J'ai connu la fin de ça, mon stage de CAP (1987) était chez Pipa Video, une société qui faisait les génériques (Champs-Élysées...). Ils utilisaient une Quantel Paintbox, un ordinateur graphique qui valait son million de francs... https://t.co/fRg8KRUTqd

Revenons aux formes "pop" et "op".
J'aimerais bien retrouve le tissu d'une robe de ma grand-mère. C'était un peu ce genre là, mais gris et marron.
Elle avait aussi une lampe composée de 5x5 ampoules, avec des miroirs, c'était très métallique, mais je ne trouve rien sur Google. https://t.co/kKDlnAuNGW

Ma grand-mère paternelle était un drôle de personnage. Elle lisait énormément de SF (mais aussi les trucs ésotériques de "L'aventure mystérieuse"), notamment dans la collection "Ailleurs et demain" dont les couvertures étaient, là encore, très "art optique". https://t.co/IIeEZnlhfm

Je ne l'ai su que bien plus tard, mais l'éditeur, Gérard Klein, s'était inspiré de la collection de musique contemporaine "Prospective XXIe siècle", dont les pochettes recouraient aussi au procédé "Héliophore". https://t.co/0E6t2j4QFo

Tout ça peut faire penser au travail d'artistes de l'époque, comme Heinz Mack. https://t.co/Ne9KfA6dIU

La lampe de ma grand-mère évoquée plus haut ressemblait un peu à l'ordinateur Zero, dans "Rollerball" (Norman Jewison, 1975)...
Un ordinateur qui contient toute la mémoire du monde, après la disparition des livres, mais qui est un peu caractériel et qui a des pertes de données. https://t.co/RwjvvgrM0u

La suite demain.
Pour patienter, voici quatre de mes tee-shirts.
Pas trop repassés, je l'admets. https://t.co/INSAFqFeJf

Je viens de me rappeler un grand souvenir visuel de mon enfance — à 6-7 ans je pense —, c'est la série "Les Envahisseurs". Notamment la désintégration des extra-terrestres. Un jour à la piscine, j'ai eu une espèce d'hallucination optique qui ressemblait à ça. https://t.co/L3mmdakNYL

à propos des tee-shirts reproduits plus haut, celui qui est orange, qui vient de chez Uniqlo, est inspiré par une œuvre de Josef Albers (1888-1876). Enseignant au Bauhaus puis au Black Mountain college, il paraît qu'il n'aimait pas être considéré comme précurseur de l'op-art. https://t.co/9ws4SOQ1Tq

Mais bon... https://t.co/lKMPLFE6OI

Mon tee-shirt rappelle les formes produites par Anni Albers, l'épouse de Josef. Étudiante au Bauhaus en section textile (contre son gré !), elle a vite pris la direction de la section comme enseignante et elle est aujourd'hui retenue pour ses motifs de tentures et tapis. https://t.co/FXKHnlZV0J

Autre prof du Bauhaus précurseur de l'op-art et de l'art cinétique, László Moholy-Nagy, qui pensait que les artistes devaient utiliser des technologies diverses : photo, film, mais aussi effets de lumière, d'optique... https://t.co/8t0jCvAaOM

Une partie de l'équipe d'origine du Bauhaus était terrorisée par les idées de Moholy-Nagy, qui voulait abandonner les médiums traditionnels, avoir une approche intellectuelle du design et troquer l'artisanat pour l'industrie (note : je simplifie).

Le chef de l'atelier gravure et auteur du visuel du manifeste de l'école, Lyonel Feininger, bien que moderne, était censé être l'opposition à Moholy-Nagy. Il avait été élève de Delanay et fait partie de x groupes modernes (blaue Reiter, Die Brücke, Berliner Secession,...) https://t.co/KZ9P9g0vsl

J'ai découvert son œuvre au fond assez récemment, par une rétrospective au Musée Malraux au Havre. https://t.co/7RZIOpwxtE
... Où il y avait tout, sauf la partie la plus extraordinaire de l'œuvre de Feininger : ses bandes dessinées.

Il avait été caricaturiste, mais en 1906-1907 il dessinait dans l'édition dominicale du Chicago Tribune, ce qui l'inscrit dans la même Histoire que Winsor McCay (Little Nemo), Richard Felton Outcault (Yellow Kid), George Herriman (Krazy Kat) ou Rudolf Dirks (Katzenjammer kids). https://t.co/QWaZxtNZ6O

Avec sa série Kin-der-kids, Feininger montre un talent dingue, mais ce qui me frappe le plus, c'est sa série paréidolique Wee Willy Winkie's World où absolument tous les objets ont des visages https://t.co/Bw74r2nS7D

Je me demande si ça a tapé dans l'œil de Walt Disney, né à Chicago en 1901...

J'ai découvert Feininger et les débats au Bahaus récemment mais ils résonnent avec des conflits intérieurs et extérieurs que j'ai vécu au début des années 1990, quand peintre réaliste, je m'éloignais du graffiti et de la BD, et que j'allais découvrir les nouveaux médias en art. https://t.co/KDBtk2SVwI

À vingt ans, comme peintre, je voulais être Vermeer ou rien et comme je le dis souvent, j'ai parfaitement réussi.

Mon influence, c'était le peintre suisse Jürg Kreienbühl, voisin et ami de mes parents, qui se situait thématiquement et esthétiquement à rebours de la modernité. https://t.co/BY3RCaqJGB

Je saute un peu du coq à l'âne, désolé.
Ce thread dérive de manière complètement improvisée.

Mais bon, c'est amusant, donc, au début des années 1990 comme je voulais être un grand artiste et que je me mesurais au passé, mon Histoire de l'art s'arrêtait à Bonnard, la BD était une passion d'enfant, le graffiti un truc d'ado, et l'idée de l'ordinateur en art, une hérésie.

Pourtant, à peine arrivé à #paris8 (j'avais quitté les Beaux-arts), j'y ai pris les cours de BD, j'ai regretté qu'il n'y en ait plus sur le graffiti (il y avait eu) et je me suis inscrits à tous les cours dont l'intitulé parlait de multimédia (c'était le mot à la mode).

Les cours de Boissier, Terrier, Lagny, Giron, m'ont montré qu'il se passait beaucoup de choses passionnantes. C'était aussi l'époque de la Biennale Artifices et bien sûr du cdrom. J'étais un peu dans l'œil du cyclone. Entre autres co-étudiants il y avait @abstractmachine https://t.co/rn7cBjGnxX

à l'époque, des gens comme Jean-Louis Boissier à Paris 8, ou comme Jean-Louis Fréchin à l'Ensci et à l'ésad d'Amiens, défendaient l'idée qu'une intervention d'artiste/de designer pouvaient se trouver dans l'interactivité.

C'était deux coups d'avance pour beaucoup de gens car on entendait encore à l'époque des choses du genre "on ne peut pas faire de l'art avec un ordinateur est froid, un ordinateur n'a pas de cœur" (mais un chevalet non plus, patate !). https://t.co/6iACqJgEva

En tout cas, et ça nous ramène à l'art cinétique et à l'art optique, mes premiers profs à #paris8 étaient venus grâce à Frank Popper, fondateur du département arts plastiques, décédé cette année à 102 ans.
(photos de Jean-Louis Boissier) https://t.co/f9tNPA0mhG

Popper était le grand spécialiste de la participation en art, depuis l'art cinétique jusqu'à l'interactivité. https://t.co/g6TrvRPyjV

Revenons sur l'art cinétique/optique et les gens que je n'ai pas cités. Il y a notamment Getulio Alviani, que je ne connais pas bien mais dont j'aime bien le travail sur les textiles de robes de la styliste Germana Marucelli. https://t.co/RhLFwmQc0a

Là encore je ne connais pas bien mais je ne déteste pas l'argentin Horacio Garcia Rossi. https://t.co/qRjzo23MXz

Dans l'art cinétique, Grazia Varisco a produit de belles choses... https://t.co/DYV6vIoxHn

...des tableaux motorisés, dès le début des années 1960 : https://t.co/BFt1mPMYdl

Bien sûr, la grande référence en termes d'œuvres motorisées, c'est Nicolas Schöffer, qui s'était passionné pour la cybernétique (une science qui fait partie des sources de ce qu'on appelle IA aujourd'hui, qui s'intéressait à l'organisation des systèmes - biologie, urbanisme,...) https://t.co/mJoqqfPgLF

Il utilisait des moteurs et autres mécanismes, des miroirs, de la lumière... Finalement il about souvent à une version immersive du kaléidoscope. https://t.co/yXcSmUYuGt

J'aime bien son "Lumino", édité en série par Philips, qui ressemble à une télé mais dont le programme est un défilement de couleurs et de lumières.
Une œuvre d'art dont l'état change en permanence, tirée en série et censément (j'ignore son prix à l'époque) démocratique. https://t.co/UYezmpFcFV

Parmi les artistes qui s'intéressaient à l'immersion, des décennies avant la "réalité virtuelle", il y a bien entendu eu Jesús Rafael Soto et sa série des "Pénétrables". https://t.co/EeQOFMevCk

Belle époque que l'art optique/cinétique, avec toute une philosophie :
- démocratique, pouvant être décliné de manière industrielle
- complètement international
- donnant une place au spectateur
- modeste, ne rejetant pas les profanes
(Photos : La Prisonnière, de Clouzot) https://t.co/KdW01ZPJ0u

Parmi les sources de l'art cinétique, il y a bien entendu Marcel Duchamp, ses "rotoreliefs", son film "anemic cinema", et pourquoi pas aussi son "Nu descendant un escalier" https://t.co/Br45bBw5wP

...Lequel "Nu descendant un escalier", comme l'art des Futuristes italiens, était inspiré des chronophotographies d'Eadweard Muybridge et des photos stroboscopiques d'Étienne-Jules Marey, et autres dispositifs précurseurs du cinéma. https://t.co/fIoi5legaI

Celui qui me passionne ici c'est Marey (1830-1904), car si en théorie il s'intéressait juste à l'analyse du corps en mouvement, comme médecin et physiologiste, il a produit des œuvres abstraites extraordinaires. https://t.co/D4vLVx73ii

Je ne vais pas me lancer dans une histoire de l'image en mouvement, mais si ça vous intéresse, j'ai un pdf : https://t.co/afm5IjLNja ... normalement je le commente (d'abord pour une conférence à Fleurance, et puis régulièrement en cours), mais là, ben il n'y a que les images.

Autre effet qui me fascinait, enfant, les roues de chariots des Westerns, qui semblaient tourner dans le sens inverse, ce qui est dû au fait que le film est une série de photogrammes pris à une cadence donnée et que les rayons des roues se ressemblent. Faudrait que je le dessine. https://t.co/Uf6Ri9aqIP

Dans un autre genre, mais ça m'y fait penser, j'adorais et je suppose que j'aime toujours (mais je m'y surprends moins) suivre des yeux les rails en arrivant à Saint-Lazare, ça crée des lignes vivantes qui se croisent ou convergent en fonction des aiguillages. https://t.co/lKr02Sc3xj

(je ne désespère pas d'obtenir une belle représentation de cet effet à l'aide de la programmation, un jour)

Je reviens sur la télé, on avait droit à de belles inventions visuelles, en tant que jeunes téléspectateurs. Par ex. la Linea, où l'univers se réduisait à une ligne et où le protagoniste engueulait l'auteur. Ou Chapi Chapo, bourré de formes géométriques qui se métamorphosaient. https://t.co/xMh2hla313

On avait aussi Papivole, une émission qui nous apprenait à faire du dessin animé en papier découpé. https://t.co/x1CUy2yt0C

Il y avait une autre émission (ou la même, pense @nathalie ) pour laquelle on pouvait mettre des formes découpées en rhodoïd sur l'écran de la télé. Ça tenait tout seul grâce à l'électricité statique.

La télé de l'époque nous incitait pas mal au bricolage, à l'action, à la compréhension, y compris avec des trucs potentiellement dangereux : aiguilles, ciseaux,...
On ne nous faisait pas trop croire à la magie. Typiquement, Gérard Majax nous expliquait les trucs. https://t.co/fpubDEHfSy

Merci @ninoagain qui a pu nous rafraîchir la mémoire, l'émission où on faisait tenir des formes avec l'électricité statique était Télétactica (qui a dû rester dans un coin de la mémoire de @etienne_mineur !). https://t.co/aBnZ7ubxN4

J'aime bien Dorothée, la présentatrice, en short et avec son sac-à-mains, comme si elle ne faisait que passer...
La télé était un peu plus sans-façons. https://t.co/3KYBxLpYI5

Une autre chose super à la télé, c'est qu'on voyait les dessinateurs dessiner.
Il y avait bien sûr Cabu, dans RécréA2, @fredboot en parlait à mes étudiants en conférence l'autre jour. https://t.co/DqvC0jDE1T

Voir quelqu'un dessiner est toujours assez fascinant, non ?

Dans "Le petit rapporteur", j'aimais beaucoup Piem (mort en novembre dernier), qui faisait des dessins "à trucs" : en ajoutant un trait, en pliant, en découpant ou que sais-je, il changeait le sens du dessin. https://t.co/g7Q4yBZ79F

Des années plus tard j'ai retrouvé de genre de principes appliqués assez systématiquement depuis les 1960s dans les Fold-Ins d'Al Jaffee (99 ans, retraité depuis... juin dernier) dans Mad Magazine : on plie, et le texte et l'image changent tout... https://t.co/0QBaBa2BEk

Il y avait l'émission "Tac au Tac", où les plus incroyables dessinateurs (Franquin, Alexis, Bretecher, Druillet, Moebius, Gotlib, Uderzo, etc., réalisaient des cadavres exquis.
Ça s'est arrêté en 1975, je n'ai pas dû en voir beaucoup, pourtant j'en ai un souvenir vif. https://t.co/LRsptODmOu

D'ailleurs je remarque que j'étais très familiers d'auteurs tels que Bretecher, Mandryka, Gotlib, Moebius/Giraud, que je n'ai pourtant lus que bien plus tard.

Il y a eu un reboot récent de Tac au Tac sur la chaîne Museum, mais je n'ai pas vu.
En revanche j'ai vu L'émission dessinée (par @LaRevueDessinee ), avec des battles ou tutos de Casanave, Julien Solé, @tsoulcie @Prof_Moustache ou @TerreurGraphiQ ... Plutôt cool. https://t.co/aXxHg7pkxT

Je continue à rassembler mes souvenirs visuels.
Parmi ceux-ci, il y a les peintures folkloriques norvégiennes (rosemåling — peinture de roses).
Ma mère s'était confectionnée (comme il se doit) un coffre de mariée, qu'elle a peint à la main dans ce style. Je n'en ai pas de photo. https://t.co/YRREo2Lwsu

J'ai tenté de reprendre ces formes quand je faisais du graffiti mais il n'y a plus de photo de mes essais dans le registre alors je vous en mets d'autres pour le plaisir.

Eh oui, j'ai été un délinquant.
Vous n'étiez pas nés, j'imagine qu'il y a prescription. https://t.co/2Pn6CN6Tvy

Ma fille aînée Hannah, qui est illustratrice, a été pas mal marquée par ces formes elle aussi, je pense.
C'est peut-être pas flagrant dans l'affiche qui suit, en pixel-art. https://t.co/AuG9WSfsle

Mon père était ingénieur chez Thomson-CSF (Thalès), et il nous ramenait régulièrement des trucs de la médiathèque de son comité d'entreprise : des livres, des disques, et surtout — ça c'était vraiment la fête — des films.
Des films en Super-8 (on était loin de la VHS ou du DVD).

C'était assez laborieux mais on ne le sentait pas comme ça. Il fallait chercher l'écran perlé "Color Screen" et le projecteur (pas sûr de la marque), tout installer, et on pouvait regarder les films, qui duraient tous trois minutes seulement. Extrait de Disney, Chaplin,... https://t.co/R3iBlW7kVa

Un qui m'a vraiment marqué, c'est celui de la mission Appollo 11. https://t.co/Nu6qswBcsw

Et à côté des films "commerciaux", on se projetait nos propres souvenirs Super8. Là les bobines étaient plus longues, mon père faisait des montages avec une colleuse qui ressemblait à ça. Les films cassaient tout le temps. https://t.co/0f29oSFPOy

Je me souviens la première fois que je suis allé au cinéma.
J'avais six ans, c'était au Grand Rex, pour la sortie du Robin des bois de Disney — grâce à mon grand-père journaliste culturel au Parisien.
Je l'ai revu, ça m'a déçu : scénar fainéant et démago, mais beau dessin. https://t.co/Gg8xRmpVg3

C'est étonnant d'ailleurs ce que les classiques de cette époque (Merlin, Robin des bois, et même le Livre de la Jungle) s'avèrent moyens, comparés aux productions récentes : images répétées, histoire qui tient sur une feuille de papier à cigarette. Mais toujours beau dessin.

Quand j'étais petit, je passais souvent le dimanche chez ma grand-mère, à Paris. Avec elle, on avait toujours le même programme : un musée (très souvent le Louvre, et presque toujours les antiquités, parfois le Musée de l'Homme ou de la Marine, ou Cernuschi) et deux films.

Chez elle, c'était un petit musée aussi, d'ailleurs, avec des trucs de gens un peu oubliés aujourd'hui comme Carzou, et puis deux Utamaro, un vase chinois superbe dont le jumeau est au musée Guimet paraît-il, et un beau buste d'elle avant vingt ans. https://t.co/8k10g0kGbZ

Mais bon si je pense à ma grand-mère, je me souviens surtout de son paquet de Craven "A", de sa table de bridge et de ses fauteuils Second Empire, et surtout des odeurs : le parfum Calèche-de-Hermès, le boulanger de l'étage du dessous, le parquet, le steak haché quotidien. https://t.co/ljsdVvZhbT

Oui bon j'admets que ce n'est que modérément intéressant.
Fallait y être.

En réponse à un de mes posts, @FoucPerotin dit que la série Les Envahisseurs l'a terrifié. Moi aussi, mais j'ai quelques autres souvenirs d'effroi télévisuels, encore plus vifs. Tout d'abord, j'étais pourtant plus vieux (9-10 ans), une scène du Prisonnier, où le héros était /... https://t.co/dKo2Acl78X

.../ étouffé par un ballon en criant qu'il n'était pas un numéro.
Je ne comprenais pas bien ce que je voyais, je n'avais pas suivi la série mais l'image m'avait sidéré. https://t.co/w40ZXoojwB

Je me rappelle aussi d'une mini-série, que je n'ai jamais retrouvé, qui se passait je crois dans le marais Poitevin au XVIIIe siècle. Et à la fin, une sorcière (?) censément morte se retrouvait dans une peinture dont je jurerais que c'était la dame au bain de Clouet /... https://t.co/G8tPeNjZvg

.../ et la figure dans le tableau se mettait à bouger en disant gnéhéhé ou un truc comme ça. Je ne me souviens de rien d'autre mais j'en ai fait des cauchemars.

Et puis sinon, l'Île aux trente cercueils, bien sûr. On regarde les mémés des pubs Tipiak d'un autre œil, après. https://t.co/5oqRLRiiBh

Autre souvenir de télévision, je me rappelle du vif plaisir que je ressentais en voyant des animations qui montraient des objets ou des personnes en métamorphose permanente — ce qu'on nomme "morphing", à présent.
(Il était une fois l'Homme, Thalassa, Stade 2, pubs Antenne 2). https://t.co/RL4ky32ysD

(reconstitution)
En CM1, je dessinais des robots. Je n'ai plus les dessins, mais je mettais des fils partout. Une fois j'ai dessiné un ordinateur et mon père en a été stupéfait : il ne comprenait pas où j'avais pu voir cet objet.
Dans les séries télé, évidemment ! https://t.co/kOvGt1CTSP

(notamment : Les nouvelles aventures de l'Homme invisible, l'Homme qui valait trois milliards, et Holmes et Yoyo)

Purée, juste avant de poster, je remarque que mon avatar est un robot !

En 1977 ou 78, j'ai eu mon premier "Pong", ce modèle, mais de marque Schneider Telelude. On le branchait sur la télé. J'aimais jouer, mais j'aimais aussi l'image en elle-même. Aujourd'hui ça doit paraître idiot, mais agir sur l'image du téléviseur, c'était assez magique. https://t.co/oL3K5ZCptw

Tout juste après je me souviens de l'émotion en découvrant Space Invaders, dans un ferry entre Copenhague (ou peut-être Rotterdam, on a fait aussi) et Oslo. J'avais remarqué que les couleurs étaient obtenues grâce à des filtres collés sur l'écran aux bons endroits. https://t.co/qMmwPTptm8

Deux ans plus tard (si je me fie à Wikipédia), j'avais adoré le caractère encore plus abstrait de Missile Command, Scrambler et Asteroids. https://t.co/PFuu9hPY88

Je pourrais aussi causer des Game & Watch, mais bon il faut peut-être que j'arrête avec la culture geek un peu régressive :) https://t.co/1rqo62sRRs

Enfin bref, fin 1982, dans Science & Vie, j'ai vu que le prix de l'ordinateur ZX81 était descendu de 300 francs. Mon père, qui venait de l'industrie, pensait que c'était une escroquerie : pour lui un ordinateur ça valait un million.
Mais bon je me le suis fait offrir. https://t.co/Bq7yfx3eKF

La machine se branchait sur la télé, et elle était juste livrée avec un manuel de langage Basic, car elle ne servait qu'à une chose : saisir des lignes de code et lancer la commande RUN. https://t.co/aSdgTHcKec

Je n'ai pas gardé de programmes, mais finalement, j'ai vite fait à l'époque exactement ce que je fais aujourd'hui : dessiner des images avec du code. Là encore, j'aimais cette pureté géométrique en 64x48 blocs noir et blanc...

Je ne sais pas pourquoi je saute à ça, mais j'aimais beaucoup les histoires de machines et de véhicules dans les Jo Zette et Joko de Hergé. La description de M. Pump, businessman pressé qui meurt (série familiale d'Hergé, pourtant) à la seconde page était assez drôle. https://t.co/bZq51xgxhA

x posts plus haut, j'évoquais Vera Molnár, pionnière de l'art-à-l'ordinateur, et toujours active à 97 ans.
Il y a une expo jusque mai (peut-être accessible au public un jour ?) à Mouans-Sartoux, qui itinérera (euh..) à Rennes, et s'accompagne d'un livre. https://t.co/rqgC4svobc https://t.co/lRywRMvMTk

Une chose qu'on a du mal à imaginer, c'est que les ordinateurs n'ont commencé à être systématiquement équipés d'écrans qu'au début des années 1970. Avant ça, tout passait par cartes perforées et par traceuses.
Les premières applications visuelles ont été militaires.

Et c'est ainsi que le premier artiste à avoir exposé des œuvres "informatiques", le britannique Desmond Paul Henry, a inventé des machines à dessiner dès la fin des années 1950, à partir d'ordinateurs analogiques de largage de bombes de la deuxième guerre mondiale. https://t.co/z1SwsKWcPL

Les formes produites rappellent un précurseur de l'art optique, Heinrich Heidersberger (1906-2006), lui-même influencé par Man Ray, qui utilisait la photo et la lumière quelques années plus tôt et est aussi connu pour une série de photos de nus "habillés" par la lumière/ombre. https://t.co/GeFOy4P1Jq

Desmond Paul Henry a été imité (?) par un autre précurseur, John Whitney Sr., qui a lui aussi fabriqué un ordinateur analogique à partir d'appareils de guidage balistiques réformés (photo Charles Eames !!!).
Mais il allait plus loin, il ne se contentait pas de tracer /... https://t.co/6nCjj6a1zl

.../ sur du papier, il s'est aussi intéressé à l'émulsion photographique, et notamment aux couches multiples de la photo couleur. Ça lui a permis de faire ces images que vous connaissez, puisque Saul Bass les a utilisées pour le générique du Vertigo d'Alfred Hitchcock : https://t.co/3XN9gGBzO4

Whitney est ensuite passé à l'ordinateur numérique, donc à la programmation, et c'est un (le !) pionnier des effets numériques au cinéma, avec des réalisations pour le film Andromeda Strain (Robert Wise, 1971, d'après Michael Crichton). https://t.co/qoMVct9aip

Le fils de John Whitney Sr., John Whitney Jr., a repris le flambeau avec des effets pour Westworld (1973) et Looker (1981), toujours d'après Michael Crichton, et The Last Starfighter (1984), dont les images 3D, sans égal à l'époque, sont calculées sur un super ordinateur Cray ! https://t.co/qjSq3Bertu

Pour revenir aux pionniers de l'art sur ordinateur, outre Whitney et Molnar, on peut citer dès 1965 Georg Nees, A Michael Noll, Bela Julez, et Frieder Nake. Ces gens étaient généralement des scientifiques (dans l'ordre : mathématicien, ingénieur, neuroscientifique, informaticien) https://t.co/GWaG15CgQX

Le statut de ces œuvres est trouble : expériences scientifiques (géométrie, simulation, perception), démo des possibilités graphiques de l'ordinateur, art optique/cinétique de l'époque, et souvent aussi référence appuyée à Malevitch, Klee, Albers... (ci dessous) https://t.co/e3gN80QqGw

Ce qui me donne envie de montrer "Trente" (1937), de Vassily Kandinsky, peinture qui se trouve au Centre Pompidou mais que je n'avais jamais remarquée (pourtant je trouve ça très beau) avant assez récemment. Je n'aurais pas spontanément reconnu du Kandinsky d'ailleurs. https://t.co/icI2Z657Xt

C'est Claude Closky qui me l'a fait découvrir quand on travaillait sur l'installation "Un enfant de 5 ans en ferait autant" (mezzanine), où les gesticulations d'enfants armés de formes en mousse faisaient apparaître à l'écran des formes inspirées des collections du musée. https://t.co/ughprQP6W2

Pour revenir aux génériques en lien avec l'op art/art cinétique, outre Saul Bass et John Whitney, c'est difficile de ne pas parler de Maurice Binder, particulièrement célèbre pour les génériques de James Bond (1962-1989) mais auteur aussi des designs d'Arabesque ou Charade. https://t.co/oZSYIhB6CH

Tout ça se faisait au banc-titre, hyper artisanalement, en fait, je n'imagine pas le boulot. https://t.co/ovGljLhJLx

Les effets spéciaux traditionnels peuvent avoir un grain particulier, difficilement reproductible avec nos outils omnipotents actuels. Le design sonore dans Star Wars, par exemple, tout à coup de bandes magnétiques.
Seule la simulation de l'étoile noire est en vraie 3D. https://t.co/dEv4jJWc6k

La simulation en question est due à Larry Cuba, ancien étudiant en art qui avait bossé avec John Whitney Sr. sur le générique d'Arabesque. Le making-of montre un processus assez laborieux, là encore https://t.co/K7DIZH6krn https://t.co/2If6b0onG4

Là, il avait accès à un ordinateur DEC PDP-11 (grand classique de la mini-informatique) à l'Université de Chicago. Tout ce matériel était hors de prix.
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Ce qui m'amuse ce sont les films qui ont fait semblant de pouvoir s'offrir la 3D.
Notamment Tron et Escape From New York.

Tron a beau se passer à l'intérieur d'un ordinateur, il n'y a qu'une quinzaine de minutes d'authentique 3D calculée dans le film : la séquence de course des light cycles (design Syd Mead), le visage animé de Master Control program et le solar sailer https://t.co/ClDOdp4f5e

Il n'y avait jamais eu autant de 3D dans un film que dans Tron (explosion visuelle pour moi qui l'ai vu à la sortie. Et fossé générationnel : les adultes ne comprenaient absolument rien à l'histoire !). Mais rien que ces quinze minutes ont mobilisé plusieurs sociétés, et du temps

Tout le reste (design Moebius, en grande partie), a été tourné dans des décors noir et blancs (mais en couleurs), afin de donner un effet néon à l'ensemble.
Plus proche des colorisations de films de l'époque de Rudolf Valentino que de la 3D ! https://t.co/31ONFYApf0

Je cause de l'Histoire du film Tron dans cet article : https://t.co/eMRu1DqcMI
Tron est sorti en 1982.

L'année précédente, dans Escape from New York (en français New York 1997), de John Carpenter, il y a une scène en 3D (la cabine de pilotage du planeur qu'utilise Snake Plisken pour se poser sur le World Trade Center) : https://t.co/oLhhv7r3QP

Eh bien la 3D en wireframes sert à donner un goût futuriste et technologique, mais la production ne pouvait pas se payer un tel travail. C'est donc une maquette noir et blanc, colorisée sur la pellicule ou au banc de montage en post production ! https://t.co/FiwhyAV5vL

Dans le registre de l'envie de faire "futur", je trouve assez amusante l'histoire de ces typographies, qui pendant des années étaient synonymes d'ordinateur. https://t.co/97tvIv6L13

...Pourtant il n'y avait pas de raison, ça ne ressemblait ni aux lettres des listings d'imprimantes matricielles ou thermiques, ni aux affichages-écran, ni même aux afficheurs à cristaux liquides (les fameux à 7 segments de droites qui permettent tous les chiffres/lettres). https://t.co/lRq4mfu6Si

Eh bien c'était inspiré des typos MICR (Magnetic ink character recognition), des typos qu'on trouvait sur les chèques, et dont les empâtements incongrus des chiffres contenaient en fait des pistes magnétiques, que des systèmes informatiques prévus pour pouvaient lire ! https://t.co/Kv8r5RV8ZQ

Tout ça a permis d'automatiser le traitement des chèques dès le début des années 1960, bien avant la mise au point de systèmes de reconnaissance de caractères.
J'avais pondu un billet sur le sujet : https://t.co/dWIT2cho6b

Autre grand souvenir visuel : les effets de lumière dans les animations japonaises. D'abord Goldorak, mais ça je n'ai pas les DVDs. Et puis en 1980, Albator.
Je ne sais pas trop comment ces effets lumineux sont obtenus : rétroéclairage, filtre diffusant,... Efficace en tout cas. https://t.co/2M127b2HKN

Les adultes disaient que c'était mal animé, ils comparaient à Disney ou aux animations pourtant bien fainéantes de Hanna-Barbera. Mais en fait c'était bien animé, juste très différent, avec des images gelées, des mouvements ralentis, parfois,...

Goldorak fut une claque (Actarus qui passe d'un cockpit à l'autre grâce à un astucieux système de fauteuil sur rail qui pivote au milieu de sa course, puis repivote, c'était tout à fait inédit — mais à quoi ça servait, au fait ?). https://t.co/kUuDnHh8LN

Albator amenait quelque chose d'autrement fort. La Terre est mourante (écologiquement) et les humains, pleutres et résignés, ne tournent pas les yeux vers les étoiles où seuls quelques audacieux naviguent...
Comme le capitaine Albator, qui du coup est considéré comme un pirate. https://t.co/gEq0BuwKtt

Les méchantes envahisseuses, capables de mourir pour leur cause, étaient des filles toutes nues et toutes vertes, très belles, les Sylvidres.
C'était assez troublant pour un pré-ado.
Ma mère détestait l'idée que tout le monde soit moche, sauf les méchantes. https://t.co/Oww4IiJkPP

En parlant de femmes troublantes, la première femme dont je sois tombé amoureux était Natasha Romanoff ("La veuve noire" dans Daredevil notamment, dessinée par Gene Colan ou par John Romita). Trop belle, et puis balaise. https://t.co/hQvAjLxCvZ

Bon, je reprends avec l'art optique/cinétique/numérique.
Dans ma propre université, #Paris8, s'est monté le Groupe Art et Informatique de Vincennes (GAIV) en 1969.
À l'époque, il n'y avait pas d'écrans couleur ni de moyens d'imprimer en couleurs depuis un ordinateur... https://t.co/coa2YZl70F

Pourtant, ils (Monique Nahas, Michel Bret, Hervé Huitric, etc.) y sont parvenus en inventant plusieurs techniques, notamment celle dite du "pixel à la main", qui consistait à utiliser des cartes perforées (suivant un programme) comme pochoirs ! (une carte pour chaque couleur) https://t.co/MZqVU9G02t

Mon Mar 08 22:44:40 +0000 2021