Pour le ministre de la Santé, @FrcsBraun, dans la crise sanitaire que traverse actuellement la pédiatrie en France, le problème ne semble pas être la réalité mais... le fait de la dire.
Hier sur @RTL, une réanimatrice pédiatrique de Trousseau expliquait que les soignants
sont "obligés de trier les enfants".
Réponse de @braun dans @le_Parisien : « Je suis choqué par cette formule, c’est inadmissible ».
Définition du Larousse : "classer, répartir les différents éléments d'un ensemble en groupes selon des critères".
Le problème, c'est que la réanimatrice de Trousseau n'est pas la seule, à le confier : TOUS les soignants le disent.
Le 19 octobre, dans @canardenchaine, la Pr Sabine Sarnacki, présidente de la société française de chirurgie pédiatrique, cheffe de service à Necker déclarait :
"Nous sommes arrivés à un point où nous devons choisir les malades. Il y a deux semaines, nous avons dû choisir entre deux gamins avec une tumeur cérébrale". (sic).
(La Pr Sarnacki est également vice-doyenne de l'UFR de médecine de l'université Paris Cité).
La Pr Sarnacki expliquait les conséquences notamment du manque d'infirmières en réanimation et en soins continus.
Elle ajoutait : "Je dois programmer des tumeurs, et je ne sais pas où les mettre".
Exemple encore avec cette petite fille qui a tellement attendu pour être opérée
de l'appendicite qu'elle a fait une péritonite.
Dans @ParisMatch, nous racontons comment dans un grand service de pédiatrie parisien, un prématuré a dû être opéré directement dans sa chambre mais.. en présence d'un autre préma, intubé dans sa couveuse. Faute de place, on met
parfois 2 enfants par chambre.
Quid de l'asepsie avec cette intervention ? Quid des conséquences pour le bébé opéré et pour l'autre ?
Toujours dans @ParisMatch : Laure Dorey, déléguée générale de l'association Maladie foie enfants @contact_amfe dit : "Une trentaine d'enfants
atteints de drépanocytose (maladie grave des globules rouges) suivis à Robert Debré ne peuvent pas bénéficier d'une greffe de moelle osseuse par manque de place".
La Dr Virginie Fouquet, chirurgienne pédiatrique et transplantation hépatique à Bicêtre raconte le cas de ce petit
garçon.
Il a 4 ans, il souffre d'une maladie de la veine porte, il faut absolument l'opérer car il risque des saignements digestifs. La maladie est rare, il y a seulement 10 interventions par an de ce type chez les enfants en France.
Il est arrivé de Bretagne à Bicêtre pour
se faire opérer. Il est a jeun depuis 12 heures. Et, juste avant de descendre au bloc, la Dr Fouquet doit lui annoncer une mauvaise nouvelle : faute d'infirmières, l'intervention va être reportée.
Quand ? Dans 3 mois. Trois mois !
Le Dr Fouquet donne d'autres exemples et elle
conclut ainsi : "Je sais pourquoi j'ai choisi l'hôpital public, pourquoi je fais 15 jours d'astreinte par mois dont 2 week-ends. Je sais pourquoi ma famille est trop souvent délaissée : pour m'occuper des enfants souffrant du foie. Or, à présent, par manque de moyens, je ne peux
plus remplir ma mission de service public, seul endroit où ces pathologies lourdes sont prises en charge. Nous devons trier les malades et ce n'est pas acceptable pour moi. C'est contraire à mon éthique, d'autant plus qu'on ne voit pas le soleil au bout du tunnel.
Le Titanic coule. j'ai envie de hurler". (sic).
Donc oui, @FrcsBraun, il s'agit bien de "tri".
Et l'épidémie de bronchiolite débordant actuellement les hôpitaux n'est que le symptôme d'un système à bout de souffle.
Une inspection Igas le confirmera certainement.
Pourquoi ne pas demander à @BrigBourguignon, l'ex ministre de la Santé qui trouvait le terme "naufrage" pour l'hôpital trop "anxiogène" de plancher sur le sujet ? Elle a été nommée à l'Igas cet été.
Mais peut-être que le vrai problème pour @FrcsBraun et @EmmanuelMacron réside-t-il dans ce recours d'associations de patients et de collectifs de soignants : ils ont porté un recours contentieux au tribunal administratif de Paris pour carence fautive de l'Etat.
La question
n'est donc pas de savoir si, aujourd'hui, on trie les enfants malades à l'hôpital mais de qui est-ce la faute ? Et surtout, que fait-on pour donner aux soignants les moyens d'arrêter ce tri indigne ? Pour ne plus avoir à choisir entre 2 enfants avec tumeur cérébrale...
-FIN-