Rachel Keke

🏨Vendredi, j’ai visité la maternité de l’hôpital Bicêtre du #ValDeMarne, qui fait partie de l'@APHP.

J'y ai rencontré des soignantes passionnées par leur travail mais surmenées. Le manque structurel & quotidien de personnel impacte fortement leurs conditions de travail. 🧵 https://t.co/hOsrQBRfFM

Rencontre d'une 1ère infirmière alors qu'il est presque midi : « J’ai commencé à 7h, je n’ai pas pu m'arrêter 1 seule seconde, même pour aller aux toilettes ».
Sa collègue est arrêtée, elle est seule sur sa vacation de 12h pour s’occuper de 17 patientes et de nouveaux-nés.

Si la maternité de niveau 3 est récente & bien équipée pour le suivi des grossesses à risque, il y a un manque structurel d'infirmières, d'aides-soignantes & d'auxiliaires puéricultrices.
Le nombre d’arrêts de travail témoigne de la souffrance au travail. Le personnel est épuisé.

« Là, en plus, c’est la période des gastro, les mamans ont des enfants malades. » Il n’y a jamais personne pour remplacer.

« On nous appelle pendant les vacances pour venir travailler. On n’en peut plus. »

« On avait notre propre service de brancardage, mais c’est fini, on doit attendre un brancard ou se débrouiller seules pour déplacer la patiente. »

De moins en moins de titulaires, les nouvelles aides-soignantes sont embauchées en CDD de 18 mois.

Une auxiliaire puéricultrice jette l’éponge le mois prochain après 23 ans de service.

La pression est pourtant énorme sur le personnel infirmier : « Si j’oublie quelque chose, je peux tuer quelqu'un ! Je ne sais pas si on s’en rend compte au gouvernement ! »

Le temps passé sur des logiciels qui rament est un temps volé à ces mères qui vivent un moment unique de leur vie : « On en est parfois réduites à leur délivrer des médicaments. »

Dans cette maternité, on réalise jusqu’à 10 accouchements par jour.

Une sage-femme nous raconte les difficultés de patientes qui sont mineures, victimes de violences conjugales ou logées au 115 : « On fait face à des situations sociales de plus en plus difficiles qui nécessitent un suivi plus important : psy, pédopsy, assistante sociale… »

Pourtant, elles s'estiment toutes bien logées par rapport à d'autres services: « Ici, ce n’est pas la réa, pas les urgences. Ce n’est pas non plus la gérontologie, où pour 37 patients, on était 2 : comment éviter la maltraitance dans une telle situation ? »

« Les journalistes s’intéressent à la bronchiolite et au covid mais la souffrance à l’hôpital ne survient pas uniquement pendant les épidémies. »

En fait, une journée normale à l’hôpital est une journée en sous-effectif, qui mène inévitablement à un épuisement physique & moral.

Il y a urgence à soigner l’hôpital public qui souffre d’une crise structurelle et non conjoncturelle !

N'hésitez pas à consulter le rapport #AlloSegur sur l'état de l'hôpital public produit par @FiAssemblee en octobre dernier ⤵️

https://linsoumission.fr/2022/10/21/allo-segur/

Tue Dec 13 12:03:21 +0000 2022