Avant-dernier jour du procès de S. #Lamjarred. Au menu ce matin : expertise psy du chanteur et plaidoiries des avocats de Laura, la jeune Française qui l accusé de l avoir violee le 26 oct. 2016 dans sa chambre d hôtel à Paris. https://t.co/KJSLPhjY7v
Cet après-midi, réquisitoire et plaidoiries de la defense.
Demain, le chanteur qui jure qu il n a pas viole Laura et parle d un “malentendu”, aura la parole une dernière fois. Le verdict sera connu dans la journée.
La petite salle d'assises se remplit peu à peu. Mais pour l'instant, il y a bien moins de monde qu'hier. #Lamjarred
L'audience est reprise.
A la barre, l'experte psychiatre qui a examiné S. #Lamjarred "il y a 6 ans, un mois à peu près après les faits qui lui sont reprochés", précise-t-elle.
L'experte rapporte ce que S. #Lamjarred lui a dit : Il est venu donner un concert le 29 oct. 2016, au Palais des Congrès. 3.000 pers devaient venir l’écouter, selon lui.
Ce n’était pas la 1ère fois qu’il venait faire un concert à Paris, mais la 1ère fois dans une salle aussi prestigieuse.
C’est lui le leader de son équipe, raconte encore l'experte. Ses responsabilités lui créent "un certain stress" qui l'empêche parfois de manger.
L'experte relate maintenant le récit que S. #Lamjarred lui a fait de ce qui s'est passé le 26 oct. 2016. Le même que celui livré à la barre hier par le chanteur : jeu de séduction, rapprochement, baisers, excitation, ils se déshabillent, puis Laura devient agressive subitement.
Il se défend. Elle le menace ensuite de porter plainte et de briser sa carrière et son avenir.
L'experte estime que S. #Lamjarred a un "comportement immature. Ses raisonnements manquent d’élaboration alors que c’est un homme intelligent. Il a un ego surdimensionné". Elle parle aussi de son "sentiment de pouvoir" du fait de sa position.
"Il a du mal à se remettre en question", dit encore la psychiatre. Il a "peu de tolérance aux frustrations". Il est "en quête de l’attention d’autrui. Il a un désir de séduction."
L'experte a conclu que S. #Lamjarred a "une personnalité de type histrionique. Mais ce n’est pas une pathologie de la personnalité", précise-t-elle.
S. #Lamjarred n'exprime pas de compassion pour Laura, lors de cet examen psy. Il pense qu'elle était intéressée par sa célébrité et son argent, explique l'experte.
S. #Lamjarred dit à l'experte qu'il n'en veut pas à Laura. "Mais il n'imagine pas qu'il a pu souffrir à cause de lui". Hier, le chanteur a présenté ses excuses à Laura pour "le réflexe violent" qu'il a eu quand elle l'a griffé.
"qu'elle (a pu souffrir à cause de lui")*
La présidente lit deux documents fournis par la défense de S. #Lamjarred, l'une d'un psychiatre, l'autre d'un psychologue, qui attestent qu'il est suivi et qu'il a entamé un travail sur lui même.
« Plus qu’un question de narcissisme, il semble qu’il soit surtout question d’une faible confiance en soi » en lien avec sa famille, écrit le psychologue de la star. S. #Lamjarred vient d'une famille d'artistes réputés. Son père est chanteur, sa mère comédienne.
Me Fedida explique qu'il est l'avocat de S. #Lamjarred depuis le début ou presque. Quand il est allé le voir en prison, il a en face de lui "un garçon qui pleure beaucoup, qui ne se nourrit plus".
"Quand je l’ai vu, je n’ai pas eu cette impression", dit l'experte. "Mais j’ai eu l’impression que sur le plan psychique il était très affecté." Me Fedida insiste sur l'état dans lequel était S. #Lamjarred en prison( hyper anxieux...).
"En ma présence, il n'a pas pleuré. Il répondait facilement", répond l'experte.
Me Fedida reprend l'experte qui tout à l'heure, a utilisé le terme "d'agresseur" pour parler de S. #Lamjarred. Il rappelle qu'il y un accusé et une plaignante, que c'est à la cour d'assises de dire si la plaignante est une victime.
L'experte corrige et explique que dans les rapports de police, on parle de mis en examen et de victime. D'où son erreur.
La cour entend désormais un expert psychologue qui dit avoir du mal à mener à bien son examen car S. #Lamjarred a livré "un récit lénifiant, évasif, banalisant".
L'entretien a eu lieu en anglais et en français, à la demande de S. #Lamjarred qui jugeait que le traducteur ne traduisait pas bien. L'expert a imposé que le traducteur intervienne pour les parties compliquées.
Pour illustrer comment "S. #Lamjarred gomme tout ce qui est problématique", il raconte que sur les 10 années passés aux USA, il ne dit quasiment rien.
Rien sur son mariage très jeune, sur le métier qu'il a exercé, sur l'affaire de viol dans laquelle il est impliqué. Il dit juste avoir fait un mois de prison et être rentré au Maroc "sur injonction maternelle".
Au moment où l'expert le voit, S. #Lamjarred est accusé de viols par 3 femmes. Le psy l'interroge sur cette "répétition". "Il n’a pas d’explication, sauf à dire qu’il est un homme public, qu’il a du succès".
Cet expert a vu S. #Lamjarred le 23 mai 2017. La psychiatre l'a vu un mois après les faits. Aux 2, le chanteur a dit que Laura lui avait dit (en sortant de la salle de bain), "je tiens ta vie entre mes mains".
Hier, S. #Lamjarred n'a pas rapporté ces propos, pas même quand l'avocat général lui a demandé si Laura l'avait menacé. Il a répondu qu'elle l'avait menacé d'appeler la police. Rien d'autre.
A la demande de la défense, des photos publiées par Laura sur son compte Instagram depuis mars 2019 sont projetées : Laura qui fait la fête, Laura en sous-vêtements, en maillot de bain, Laura en vacances, avec son chien... 250 captures d'écran selon Me Fedida, avocat du chanteur.
Appelée à la barre, Laura n'a rien à dire.
La présidente interroge désormais S. #Lamjarred sur son suivi psy. "Bien sûr j'ai l'intention de le poursuivre" assure le chanteur de retour à la barre.
Ce suivi "me permet de me poser des questions, de me remettre en cause, de comprendre ce qui s’est passé et que j’ai fait", explique S. #Lamjarred qui redit que c'était "un réflexe involontaire qui a duré 15 secondes".
La président l'interroge sur sa conso. de cocaïne. Le chanteur redit qu'il en prenait dans un cadre festif, mais aussi pour "me déstresser" par rapport à mon travail. Il réaffirme qu'il n'en prend plus aujourd'hui. Ses avocats ont produit des attestations.
La présidente lui demande s'il pense toujours que Laura a agi par intérêt par rapport à son statut ou par intérêt matériel. "Non, Mme la présidente", répond le chanteur.
PR : "Vous a-t-elle dit qu'elle tenait votre vie entre ses mains et qu'elle allait vous briser ?"
S. #Lamjarred : "En sortant des toilettes, elle m'a dit qu'elle allait appeler la police. Et pour moi, la police, ça signifiait la fin de ma carrière."
PR : "Ce n’est pas ce qu’elle vous a dit, mais ce que vous en avez déduit ?"
S. #Lamjarred : "Oui, c’est ce que j’ai compris."
Au sujet de son mariage aux USA, la cour lui demande si c'était pour avoir des papiers. "J'avais 19 ans. (...) Je voulais que ma femme m'aide à régulariser ma situation administrative, mais je ne l'ai pas utilisé pour ça. Ce n'était pas l'unique objectif de mon mariage."
Me Fedida souligne que S. #Lamjarred "n'a jamais manqué un seul rdv judiciaire" et a respecté scrupuleusement son contrôle judiciaire. Depuis le début du procès, il a répondu à toutes les questions, "parfois intrusives", et fait preuve d'une totale coopération.
La présidente rappelle au chanteur qu'il aura la parole en dernier demain mais avant de passer aux plaidoiries, elle lui demande s'il a pu dire tout ce qu'il voulait dire. Il répète : "I never ever ever ever penetrated Laura P. ni avec mon doigt, ni avec mon sexe (en français)."
Reprise à 14hrs avec les plaidoiries de la défense, les réquisitions et les avocats du chanteur.
L'audience est reprise.
Les avocats de Laura versent au débat des mails anonymisés reçus par Laura en oct. 2018. Me Fedida s’insurge. "Le contradictoire, ce n’est pas de jeter des pièces à la figure des gens 3 min avant de plaider."
Me Descoubes accepte de retirer les pièces. Laura se met à pleurer.
Me Descoubes : "Je comprends l'énervement de mon confrère." Puis commence sa plaidoirie.
Me Descoubes, avocat de Laura, juge que la culpabilité de S. #Lamjarred ne fait aucun doute.
"Nous avons repris ttes les auditions de M. #Lamjarred et il est assez compliqué à suivre. A chaque fois qu’il est interrogé, il donne une version différente des faits. (...) C'est manifestement un menteur".
Me Descoubes reprend les différentes auditions de S. #Lamjarred et pointe les éléments sur lesquels le chanteur a évolué.
Ds ses 1ères déclarations aux enquêteurs en oct. 2016, il avait dit que Laura était "bourrée" (il a reconnu hier qu'elle n'avait pas bu), qu'il ne l'a pas embrassé au niveau du sexe (il a reconnu l'inverse), que l'affaire des USA est terminée (elle ne le sera qu'en avril 2017)...
Me Descoubes, avocat de Laura : "Tout ce qu'il ne dit n'a aucune crédibilité (...) Nous disons que M. #Lamjarred s’arrange avec la vérité. A l’inverse, Laura P. a toujours été constante dans ses déclarations."
"Elle n'a jamais varié" même confrontée à "un confrère redoutable" @E_DupondM (premier avocat de S. #Lamjarred)
@E_DupondM Me Descoubes lit le rapport médical qui liste les lésions de Laura : nez, nuque, épaule, bouche, coude, cuisse... "En gros, à peu près partout sur le corps", résume l'avocat.
"S’il s’agit de répondre à une griffure dans le dos, la réponse est totalement disproportionnée" poursuit Me Descoubes qui parle d'un "acte barbare".
L'avocat demande aux jurés de retenir le viol. "Si vous ne retenez pas le viol, ce sera une erreur judiciaire. Il y a eu viol". La preuve, selon lui ? Les lésions à l'hymen constatées par l'examen gynéco.
Me Descoubes : "Si on n'a pas retrouvé de spermatozoïdes dans son vagin, c'est parce que S. #Lamjarred n'a pas éjaculé et ça, Laura P. l'a toujours dit."
Il cite un rapport scientifique qui explique qu'il est possible de ne pas retrouver d'ADN masculin dans le vagin après une pénétration.
"Si S. #Lamjarred n'a rien fait, pourquoi supplie-t-il Laura de ne pas appeler la police ?", interroge Me Descoubes qui rappelle qu'"à tout moment, une femme - ou un homme d'ailleurs - peut dire non (...) La limite, c'est le consentement d'autrui."
"Je rappelle que Laura a 20 ans" et elle doit "être mise sous trithérapie" parce que S. #Lamjarred refuse de faire une prise de sang (pour détecter des MST ou le VIH).
"C'est un viol par surprise, par force, par contrainte", estime Me Descoubes.
Au sujet de S. #Lamjarred, "le produit marketing que l’on sert aux fans, ce n’est pas la réalité", poursuit le 2e avocat de Laura. "Ses victimes ont décrit son double visage".
Au sujet des photos du compte Instagram de Laura projetées ce matin : "Et alors ? Elle a le dt de vivre !", s'insurge l'avocat. "Certaines de ses photos ont été prises par sa maman. Parce qu'elle a été violée, elle devrait vivre cachée !"
Elle peut poser en maillot, en sous-vêtement ou même nue, "Laura P. n'est pas un objet sexuel", martèle l'avocat.
"Il n'y a pas de signes (de consentement). Le consentement, ça se verbalise", déclare l'avocat de Laura. S. #Lamjarred avait indiqué avoir perçu des "signes" qu'elle voulait aller plus loin.
S. #Lamjarred est "un récidiviste", estime l'avocat qui parle des autres affaires de viol dans des circonstances similaires dans lesquelles la star est impliquée.
Pourquoi lui proposer de l'argent et un bracelet s'il l'a juste griffée?, interroge l'avocat. Pourquoi lui proposer de l'épouser ? poursuit le conseil qui rappelle que jusqu'en 2014, au Maroc, si un violeur épouse sa victime, l'affaire est close.
Au-delà du cas de Laura P., "c'est un message à la société que vous allez envoyer", dit l'avocat aux jurés. On prend la main de quelqu'un, on poste des photos sur instagram ou on sort ds le monde de la nuit, alors on peut être violé ?, dit-il en résumé.
"Ce n'est pas la société que je veux. Ce n'est pas la société que vous voulez", lance l'avocat.
"Si vous acquittez S. #Lamjarred, vous lui permettrez de continuer", poursuit l'avocat de Laura.
Le 2e avocat de Laura est Me Joël Assouad.
Suspension.
L'avocat général se lève.
"Il ne faut pas avoir de Laura P. et de S. #Lamjarred une vision caricaturale", dit Jean-Christophe Muller qui parle de "nuances et complexité" dans ce dossier.
L'avocat général veut "remettre les choses à leur juste place". "Qui accuse M. #Lamjarred aujourd'hui ? Ce n'est pas Laura P. C'est le ministère public. C'est lui qui a considéré que M. #Lamjarred devait être jugé devant une cour d'assises."
JC Muller disserte sur les réseaux sociaux et leur influence sur un tel procès. "Beaucoup de personnes que nous avons entendues ont parlé d’elles et de rien d’autre, la manifestation de la vérité n’étant pas un objectif", fait observer l'avocat général.
L'avocat général invite les jurés à "faire une 1ère liste des éléments objectifs acquis". "On dit souvent que c'est parole contre parole" dans ce genre de procès. "Mais avant les paroles, il y a les faits".
Ce 26 oct. 2016, il y a "une jeune femme de 20 ans en devenir" et "un homme de 31 ans déjà installé dans l'existence".
Il a bu et consommé de la cocaïne. Pas elle.
3e élément objectif acquis : les lésions des deux. Pour S. #Lamjarred, dermabrasons sur épaule, cou, tronc et rougeur sur le tronc. Pour Laura, ecchymoses sur épaules, lèvre, coude, nuque... + abrasion coude droit + 3 pétéchies sur la face vestibulaire de l'hymen.
4e élément : la chronologie. 2h30-3h30 : le Matignon. 3h45-5h37 : l'Intercontinental. 5h59-9h05 : le Marriott.
L'avocat général rappelle la définition légale du viol en France. "On suppose que le consentement n’existe pas quand il y a violence, contrainte, même morale, menace ou surprise". Et de souligner que Laura P. présentait des traces de violence.
L'AG fait une lgue digression sur les réseaux sociaux et parle des photos de Laura P qu'on a vues ce matin. Est-ce qu’elle ne l’a pas un peu cherché ? a semblé dire la défense, explique-t-il.
"La vie de Laura P., son parcours personnel et professionnel, son appétence réelle ou supposée pour les réseaux sociaux n'est en rien de nature à permettre d'apporter un élément solide d'analyse de sa crédibilité", développe-t-il.
Au sujet du consentement, l'AC relit les conclusions du rapport gynéco qui a constaté la présence "de 3 pétéchies sur la face vestibulaire de l'hymen pouvant être rapportés à un rapport sexuel récent sans en être spécifique".
L'absence de consentement est corroborée, selon lui, par les témoignages des employés de l'hôtel qui ont vu Laura partir en courant, en pleurs, de la chambre de S. #Lamjarred.
Pour l'avocat général, il ne fait aucun doute que S. #Lamjarred a violé Laura P. et qu'il en avait conscience puisqu'il a été violent avec elle.
"J’ai entendu le souci de Laura P. d’être reconnue comme victime." L'AG se tourne vers elle et poursuit :
"L’état de victime est avant tout une parenthèse. C’est quand cela devient un statut que c’est problématique."
Toujours à Laura, "je l’engage à travailler vers la fermeture de cette parenthèse". La mère de la jeune femme acquiesce. Laura écoute attentivement, l'air épuisé.
Au sujet de S. #Lamjarred, il souligne qu'il ne boit plus et ne se drogue plus, qu'il a entamé un suivi psy. Il estime aussi que d'après les psy qui l'ont examiné, ce n'est pas un prédateur sexuel.
Puisque S. #Lamjarred se soigne "volontairement", l'avocat général ne demandera pas de suivi socio-judiciaire.
Il va demander une peine de prison accompagnée d'une autre sanction.
L'avocat général propose de cumuler une peine d'emprisonnement et une peine d'interdiction du territoire.
L’avocat général requiert 7 ans de prison à l’encontre de S. #Lamjarred.
+ 5 ans d'interdiction du territoire français.
Laura garde les yeux baissés.
Elle semble abattue. Sa mère la serre dans ses bras.
Suspension. Et direct à 18hrs sur @RFI
Reprise. Me Thierry Herzog à la barre.
J'ai manqué quelques minutes du début pour cause de direct.
Me Herzog dit qu'il n'a pas été convaincu par la démonstration de l'avocat général qui selon lui, n'a pas prouvé qu'il y avait eu pénétration.
Me Herzog s'en prend à la Franco-marocaine qui a accusé S. #Lamjarred de l'avoir violé en 2015, à Casablanca et qui a témoigné hier à huis clos. Les policiers ont dû l'amener de force.
Cette affaire s'est terminée par un non-lieu car sous la pression de sa famille, cette femme a retiré sa plainte.
"Elle n’a pas eu le courage d’aller jusqu’au bout", juge Me Herzog. "Car quand on est une victime on va jusqu’au bout."
Me Herzog s'en prend désormais aux experts entendus ce matin qui n'ont aucune crédibilité à ses yeux.
Me Herzog souligne que l'ADN de S. #Lamjarred "est absent des prélèvements de la vulve et de l'anus" de Laura P., ce qui a conduit un 1er juge à renvoyer l'affaire en correctionnel pour agression sexuelle, et non pas viol.
Me Herzog : ce qui s'est passé, "c'est une scène à huis clos qui n'a aucun témoin". Il faut dc remonter à ce qui s'est passé avant, estime l'avocat qui parle du Matignon. Laura était à une table avec des mannequins et deux amis.
Les mannequins était là pour du "promoting" (des jolies jeunes femme sont invitées gratuitement dans des boîtes de nuit pour inciter les clients à consommer). Me Herzog souligne que Laura était hébergée dans la maison de la grand-mère de l'un de ses amis avec ces mannequins.
Laura affirme qu'elle n'était pas là pour du promoting. Me Herzog ne la croit pas. Tout comme il ne la croit pas quand elle dit qu'elle n'avait pas eu de relation sexuelle depuis un mois.
"Devant une cour d'assises, les dénégations de celui-ci (S. #Lamjarred) valent autant que les accusations de Mme P.", lance Me Herzog.
Me Herzog insiste sur le fait que Laura et S. #Lamjarred se sont rapprochés tout au long de la soirée et qu'il n'a jamais été question que les deux amis (qui étaient avec eux à l'Intercontinental) les rejoignent au Marriott.
Mais S. #Lamjarred leur a bien proposé de venir. C'est donc la preuve, estime Me Herzog, qu'il n'avait "aucune intention".
Laura P. "a suivi de son plein gré et en toute connaissance de cause S. #Lamjarred" dans sa chambre d'hôtel.
Me Herzog estime que Laura n'aurait pas dû se rendre seule dans sa chambre. Il lui suffisait de lui demander de lui demander de payer un taxi, d'appeler un ami avec son portable ou de prendre un taxi devant l'hôtel.
Me Herzog dit que Laura aurait pu crier pour alerter la femme de chambre venue apporter des glaçons. "Or elle n'a rien fait !"
Me Herzog dit qu'aucune trace de sang n'a été retrouvée sur la serviette avec laquelle Laura s'est essuyé la bouche. "Aucune trace de sang et on devrait la croire sur parole !", tonne l'avocat.
Il souligne que Laura P. n'a pas d'emblée parlé de pénétration digitale vaginale et anale. Lors de sa 1ère audition, elle a seulement parlé d'une pénétration pénienne vaginale. (Laura avait dit que c'était parce qu'elle avait honte).
Il lit lui aussi le rapport gynéco. en s'excusant de "ces détails sordides". "L'examen anal est normal. Présence de fissures : non. Présence d'ecchymoses : non (...) L'aspect du col utérin est normal."
Il attribue les pétéchies détectées à de la sécheresse vaginale.
Pour expliquer la présence d'ADN de S. #Lamjarred sur la culotte de la jeune femme, Me Herzog parle de "contamination". Le chanteur a touché les cuisses de Laura (son ADN a été retrouvé sur ses cuisses) et quand elle a enlevé sa culotte, il y a eu transfert.
Me Herzog termine sa plaidoirie en tonnant. Il lit des déclarations de Laura qui a dit qu'elle était prête à "un flirt". "Ridicule", entend-on du côté des parties civiles.
Il n'y a "rien dans le dossier", gronde l'avocat.
Il rappelle que le doute doit profiter à l'accusé.
Au tour du 2e avocat de S. #Lamjarred de plaider.
"A la cour d'assises, on vient avec une conviction, pas avec un dossier", dit Me Fedida. "Si vous suivez les réquisitions de l'avocat général, vous commettrez une erreur."
Il s'adresse à l'avocat général : "Vous avez additionné des faits qui n'ont rien à voir". Il reprend ces arguments : au moment des faits, Laura avait presque 21 ans et elle avait commencé à travailler. "Je ne suis pas en train de dire Mme P l'a cherché", assure-t-il.
Il fait une longue digression sur la boîte de nuit où se sont rencontrés Laura et S. #Lamjarred, un endroit pour "gens beaux et riches", dit-il. "Ce monde-là est le sien. C'est son aquarium. C'est un endroit où elle se sent bien", dit-il à propos de Laura.
Me Fedida parle des photos de Laura sur Instagram. Son cpte est ouvert. "Quel est l'intérêt de se prendre en photo en maillot de bain à demi nue sur une plage pour se faire voir par 18.000 inconnus ? Je l'ignore. Peut-être que je suis d'un autre siècle", dit l'avocat.
"Est-ce que vous, M. l'avocat général, vous avez un compte Instagram sur lequel vous mettez des photos de vous en maillot de bain, visible par 18.000 personnes ?" interroge Me Fedida.
"Pourquoi fait-on le choix de s'exposer ainsi ?" poursuit-il.
Me Herzog revient à la différence d'âge avancée par l'avocat général. "Me P. connaît le monde de la nuit, en maîtrise les codes, y est à l'aise, se met en scène dans des positions avantageuses (sur les réseaux), échange avec des inconnus et sait que M. #Lamjarred a 10 ans de +."
Laura a fait le choix d'être hébergée dans une maison qu'elle ne connaît pas "avec une population bigarrée", puis d'aller "passer la nuit à Paris sans un euro en poche, si ce n'est sa CB et son tel...
...dans une boîte de nuit qu'elle ne connait pas avec des gens qu'elle ne connaît pour aller danser et s'amuser", dit l'avocat.
"C'est à gerber, c'est à vomir", dit Me Fedida au sujet de l'activité de l'ami de Laura qui amène des "filles, c'est-à-dire des tas de viande" dans des boîtes de nuit "pour faire les plantes vertes". "Mme P, elle n'y voit aucun inconvénient".
Me Herzog : "Quand on va dans un hôtel, qu'on se blottit dans les bras de quelqu'un qu'on a rencontré il y a quelques heures, moi ça me choque."
"Elle a assisté à l’alcoolisation mondaine de S. #Lamjarred." Elle l’a vu "s’en mettre plein le pif". "Et sans problème, on y va au Marriott !", lance Me Herzog.
Ils sont d'accord pour "flirter". "Mais il y a des endroits pour ça ! A 6h, les cafés sont ouverts."
Elle sait qu'il a bu et pris de la drogue. "Vs montez ds la chambre ?" demande-t-il aux jurés qui restent impassibles. "Vs montez ds la chambre, Mme la présidente ?" insiste-t-il. "Moi non."
Laura enlève ses chaussures, son écharpe et son collier. "C'est la posture de quelqu'un qui a l'intention de finir la soirée là", juge l'avocat. "Les intentions de #Lamjarred sont claires."
"Même à l'école, les petites filles savent que quand un garçon vous prend la main c'est qu'il veut vous embrasser", poursuit Me Fedida.
Me Fedida dit que si sa femme tombait sur lui à 6h du matin dans une chambre d'hôtel avec une femme et une bouteille de champagne, il se prendrait "une raclée". "L'ambiance (au Marriott) est totalement romantique, totalement sexuée" juge-t-il.
Laura avait l'intention de finir la nuit avec S. #Lamjarred, poursuit l'avocat.
Les intentions de S. #Lamjarred étaient "transparentes". "C'était aveuglant même pour une nonne. Même pour une nonne", crie Me Fedida. "Elle le savait !! (...) Ce n'est pas possible de croire que la soirée allait se terminer sans un rapprochement physique."
"Il n'a pas pu l'allonger par terre sans son consentement. Peut-être qu'à ce moment, elle a décidé -c'était son droit, je ne remets pas ça en cause - qu'elle ne voulait pas de ce rapport sexuel", poursuit l'avocat.
Le "geste réflexe" de S. #Lamjarred est "inacceptable", s'emporte l'avocat. Mais "des réquisitions de 7 ans, c'est pour un viol qui se produit dans un parking de supermarché, pas pour des faits qui se produisent au Marriott".
Pour être précise, Me Fedida voulait dire que ce qui s est passé au Marriott ne mérite pas selon lui, 7 ans de prison.