Marion Mourgue

Je n’ai pas l’habitude de raconter ma vie sur Twitter. Mais j’ai envie de témoigner et d’alerter.👇🏻

J’ai eu 2 grossesses en 3 ans, le premier accouchement avant le covid, l’autre après. J’ai accouché au même endroit, dans la même maternité publique à Paris.

Si le personnel soignant reste toujours aussi dévoué, pro et bienveillant (on ne les remerciera jamais assez de tout ce qu’ils font), les conditions de travail s’y sont encore dégradées et les manques de moyens sont croissants.

Le soir de l’accouchement: 4 sage-femmes, 2 infirmières et 2 auxiliaires pour 10 salles de naissance. Comment le personnel soignant peut-il réussir à faire face? En courant, en se démenant, en allant à l’urgence.

Mais quand une urgence s’y glisse, justement, la machine se grippe. Quant au suivi de grossesse, il s’arrête à la fin du 7e mois et advienne que pourra. Au risque de frôler la catastrophe.

Et même sans grain de sable, l’hôpital ne peut plus suivre. Il faut attendre 3h pour avoir les premiers soins après l’accouchement. «  A tout de suite » pour les soins signifie à dans 1h30 minimum (« je reviens ») voire 3 heures.

« Je reviens dans la matinée »signifie je repasserai vers 15h/17h. « On va venir vous voir » veut dire on est en sous effectif. « On attend le medecin/le pediatre/l’anesthésiste » signifie il y en a un sur plusieurs étages donc il est débordé, il faut attendre.

L’auxiliaire puéricultrice doit débarrasser les plateaux repas et vider les poubelles. La sage femme doit poursuivre sa tournée et ne peut s’attarder: « je suis désolée, je suis toute seule »

Vous finissez par apprendre comme faire marcher le tensiomètre « alors vous appuyez sur le bouton là, vous recommencez plusieurs fois, vous appelez quand vous avez fini ».

Les parents doivent apporter couches, crème pour érythème, serviette de bain pour le bébé. Le petit déjeuner est rationné même après l’accouchement (laitage ou yaourt ou fruit).

Il faut accoucher avec un masque… Mais pas de masque fourni. Ni vérification de l’état du masque. Il n’y a plus rien à l’hôpital.

L’épuisement du personnel-soignant est général, et les conditions de travail éprouvantes. N’attendons pas qu’il soit (vraiment) trop tard. @EmmanuelMacron @BrigBourguignon @Elisabeth_Borne

Wed May 25 08:29:41 +0000 2022