Il y avait son extrême irritabilité due au stress post-trauma, ses phobies l’empêchant de sortir, son refuge dans l’alcool puisqu'elle consommait jusqu'à 2 bouteilles par jour en plus des 30 cigarettes fumées. #proces13Novembre2015
La jeune femme a laissé dans la fosse du Bataclan toute son innocence. Elle a 24 ans et termine ainsi à la barre : "J'ai plus aucune confiance, je vois plus de perspective." Dur dur, elle est si jeune/jolie/semble avoir tout pour elle et la vie devant elle. #proces13Novembre2015
Même sentiment de tristesse diffuse - malgré là aussi l'absence de blessure physique - chez Claire et Romain. Ils étaient les jeunes parents d’un bébé de 3 mois qu'ils avaient confié pour la toute 1ère fois à sa grand-mère pour aller à ce concert. #proces13Novembre2015
Entre l’arrivée des terroristes et leur fuite, 15 minutes se sont écoulées. "Ça a été assez pour que je dise adieu pour toujours à mon insouciance", dit Romain qui comme nombre de rescapés ne peut plus prendre le métro. Je ne serai plus jamais serein lâche-t-il
Il confie avoir pendant un temps regardé jusque 300 fois par jour les vidéos des attaques sur internet. « Une fascination morbide », a diagnostiqué son psychiatre. #proces13Novembre2015
Claire sa compagne, elle, s’agace des messages les jours suivants les attaques sur les réseaux sociaux avec le hashtag #memepaspeur "C’était tout le contraire", dit-elle, "J'étais paralysée par la peur". #proces13Novembre2015
Aujourd’hui encore une porte qui claque, un klaxon peuvent me faire bondir" décrit elle triturant frénétiquement la barre de la cour d’assises. #proces13Novembre2015
Dans ces témoignages forts, la peur et le traumatisme dominent. Difficile de ne pas avoir le cœur serré à écouter les récits de ces vies brisées. Pourtant, je retiendrai aussi au fil des dépositions des parties civiles, les étincelles d’espoir et de vie. #proces13Novembre2015
Comme si les rescapés avaient besoin de rappeler les choses les plus humaines qui ont jailli malgré tout au milieu de la barbarie. 1 jeune homme à la barre a son visage par exemple qui s’illumine quand il évoque cet employé du bataclan qui a ouvert 1 porte qu il n avait pas vue.
Porte par laquelle il a fui. "Je le remercierai jamais assez, je veux lui dire que je lui suis reconnaissant". Quel message d'espoir aussi que celui de cette jeune rescapée pleine d'humour qui raconte avoir rencontré son compagnon au sein d'1 association de victimes
Lui aussi était au Bataclan. Une seconde, elle s'adresse à lui à la barre l'appelant "mon petit chat"!
Sophie, la trentaine, fait elle une déclaration à son amie Léa qu’elle avait traînée au concert. #proces13Novembre2015
"Je m’en voudrais toute ma vie de t’avoir emmenée là-bas. Je sais qu on a eu du mal à vivre l’après attentat ensemble mais je voudrais que tu saches que je t’aime" dit-elle la gorge serrée. Sophie évoque aussi le sourire de Pierre ce garçon qu elle ne connaissait pas.
Garçon avec lequel elle a échangé des regards comme pour s’accrocher à l'humanité d'un autre dans le cauchemar de l’attaque. Il finira par mourir sous ses yeux et Sophie se protégera derrière son cadavre. Elle dit s’en vouloir d’avoir fait ça. #proces13Novembre2015
L’avocate des parents du jeune homme décédé se lève : "J'ai un message de leur part pour vous. Ils vous remercient d’avoir apporté des éléments d’éclairage sur les derniers instants de leurs fils et sont heureux de vous savoir en vie. #proces13Novembre2015
Ce procès est l occasion – ainsi - de rapprochements entres parties civiles. « Grâce à cette audience, je me sens moins seule », confie encore Sandrine venue hier à la barre dans le mêmes vêtements que ceux qu’elle portait ce 13 novembre. #proces13Novembre2015
"Je viens quasi tous les jours. Car la colère est là, mais y a aussi beaucoup d amour ici je trouve et ça fait du bien", explique elle avant de quitter la barre en remerciant le Président et la Cour pour cela. #proces13Novembre2015
Guillaume, 27 ans vient enfin témoigner. Il est ce jeune homme très beau, cheveux bruns, yeux bleus, peau diaphane. Celui que l’1 des terroristes a regardé et fait monter sur scène le tenant en joue lui lançant un terrible " Toi lève toi tu es avec nous !" #proces13Novembre2015
« Sans doute difficile de tuer quelqu'un qu on a regardé au fond des yeux », pense Guillaume pour s'expliquer qu il ne l’ait pas abattu. Le garçon doit surtout sa vie à celui qu il décrit comme une ombre bienveillante arrivée par miracle au fond de la salle juste à ce moment là.
Il s'agit du commissaire de la BAC qui a tiré et tué Sami Amimour le terroriste en question. « Ce commissaire je l’ai revu », raconte Guillaume. "Une rencontre fondamentale. Il a été mon sauveur pendant l’attentat mais aussi pour l’après", termine-t-il. #proces13Novembre2015
Fin de ce récit non exhaustif de la journée d'hier. Et rendez-vous encore aujourd'hui sur @franceinfo pour relater ces témoignages de rescapés, blessés et proches de décédés #proces13Novembre2015