Michel Goya

Point de situation des opérations en Ukraine 1er mars 0945 J+5 ⏬ https://t.co/MnjvEAkufQ

Impression générale : ralentissement net des opérations et transition des efforts russes sur la tenue des zones prises et la conquête des bastions urbains : Kiev, Kharkov, Marioupol. Ma perception de l’évolution de la situation évolue fortement.

J’estimais initialement la durée des opérations majeures (« des drapeaux russes sur toutes les grandes villes ») à 3 semaines. Je pense désormais que cela peut durer beaucoup plus longtemps.

La situation prend une tournure syrienne de longues opérations de conquête urbaine avec peut-être une accélération forte des mouvements après la prise de Kiev et/ou Kharkiv.

Situation
Dispute du ciel : la sous-efficacité des forces aériennes russes fait partie des éléments surprenants du conflit. On est loin malgré l’expérience syrienne de la précision, de la souplesse et des capacités de coordination interarmées des forces aériennes occidentales.

Cela a laissé une petite place pour des petites aériennes ou anti-aériennes ukrainiennes limitées mais efficaces. Alors que les opérations sont moins fluides et plus méthodiques, l’emploi de la force aérienne russe planifiée s’accroit, en particulier dans les opérations urbaines.

Zone Kiev : Les opérations à Kiev restent encore limitées mais montent en puissance. Les tentatives de pénétration par infanterie légère ou sous-GTIA par l’Ouest ont été repoussés. Les frappes sur la ville et les tentatives de pénétration vont augmenter progressivement.

Si la détermination ukrainienne est évidente, la densité des forces est inconnue (de moi) pour pouvoir anticiper une durée probable, mais désormais longue, des opérations de conquête des 800 km2 de la ville,

Zone Nord-Est : les efforts de la 1ère ABG avec aussi des unités de la 6e A se concentrent sur Kharkov où la puissance de frappe est désormais utilisée assez massivement, avec peut-être déjà l’emploi de munitions thermobariques.

Zone Sud-Est : progression ralentie. Préparation de l’investissement de Marioupol et de l’attaque contre Marioupol et Zaporojie.

Zone Sud-Ouest : combats importants dans la région Kherson-Mikolaeiv. Progressions et reculs ponctuels de part et d’autre. Identification de la 22e A en Crimée, peut-être pour prendre en compte et renforcer ce secteur.

Ouest : toujours en attente, mais 38e brigade d’assaut aérien identifiée à l’extrême Ouest Biélorussie, en plus de la 38e A+ éléments biélorusses à Stolin. La probabilité d’une nouvelle attaque à grande vitesse dans l’Ouest ukrainien afin d’isoler le pays augmente fortement.

Remarques :
L’usure des « matériels majeurs » (véhicules de combat, pièces d’artillerie, aéronefs) est importante. Au rythme actuel des pertes russes estimées, l’armée de Terre française n’aurait plus aucun équipement majeur au bout de 40 jours.

Si les pertes ukrainiennes sont inférieures, elles sont également sensibles (moitié- 2/3 des pertes russes) et moins renouvelables que les russes. Compte tenu également des ressources logistiques critiques (carburant + obus), l’armée régulière a un potentiel d’environ deux mois.

Le point critique russe est la faiblesse numérique et qualitative de l’infanterie motorisée débarquée. Tentative de compensation par suremploi des forces légères de qualité (parachutistes, infanterie navale, forces spéciales)

l’adjonction de forces supplétives (brigades tchétchène, daghestanais, mercenaires) plus « guerrières ». Des deux côtés, les forces prennent un tour plus irrégulier.

= Trois innovations en cours que la France a raté : les drones armés low cost, une infanterie nombreuse et de grande qualité, la coopération avec des forces irrégulières et privées.
FIN

Tue Mar 01 11:20:25 +0000 2022