Point de situation des opérations en Ukraine 4 mars J+8 1245 ⏬ https://t.co/Tjwikm61TF
Situation générale : inchangée sauf avec la présence possible de forces russes à Poltava, ce qui signifierait que la 1ère ABG a est mi-chemin entre Kharkiv et le Dniepr, et menacerait ains d’encerclement les forces ukrainiennes dans le Donbass.
Situations particulières
Mer : destruction de la frégate Hetman Sahaidachny, bâtiment principal de la flotte ukrainienne, dans le port de Mykolaev entrer Kherson et Odessa. L’origine de la destruction est inconnue mais ressemble à un sabotage.
Air : inchangée. Toujours menace des batteries S300 imposant des restrictions d’emploi des forces aériennes russes (vol très basse altitude, moins efficace). Interceptions réussies de missiles russes sur Kiev par S300.
Pertes aériennes établies :
Russes : 2 hélicoptères Ka-52 et Mi-35, 1 avion de transport An-26, 1 chasseur Su-30.
Ukrainiens : 1 avion de transport An-26, 1 avion d’attaque Su-25, 1 chasseur Su-27. Plusieurs chasseurs Mig-29 détruits au sol mais sans doute déjà inutilisables.
Kiev : poursuite de l’enveloppement de Kiev. Les opérations russes sont très lentes, freinées par la résistance ukrainienne. Seule la 36e A est toujours au contact et elle est signalée également à Jitomyr à 70 km de Kiev. Les 41e et 20e A sont toujours bloquées.
Par comparaison, c’est comme si autour de Paris, la 39e A était entre Mantes-la-Jolie et Chartres, la 41e stoppée devant Amiens et la 20e A devant Reims. L’enveloppement de Kiev est encore loin d’être achevée sans parler de son investissement.
Kharkiv : succession de phases de bombardement et d’assaut. La moitié de la ville est peut-être conquise. Sans doute pointes offensives hors de la ville en direction de Louhansk (échec) et Poltava, à confirmer.
Sud-Est : Marioupol connaît également un siège similaire à Kharkiv. Effort de jonction entre la 1ère ABG à Kharkiv et la 8e A à Louhansk, échec. Faible progression de la 58e A vers Zaporijjia, mais saisie de la centrale nucléaire.
Sud-Ouest : Progression russe vers Mykoloayiv au nord de Kherson avec peut-être une tentative d’assaut aérien.
Notes
Normes opératives de combat urbain de ville défendues avec une forte densité de forces : ville de la taille de Kherson, Chernihiv = combats en jours, taille Marioupol à Kharkiv = combats en semaines, taille Kiev = combats en mois.
Normes de progression en terrain urbain : US à Falloujah (nov 2004) : 1 km/jour = rapide. Les Russes sont pour l’instant en dessous de cette norme. Largeur de Kharkiv = 10 km, de Kiev = 30 km.
Gamme tactique : le rapport de forces sur les points de combat ne se mesure pas en volumes (équivalents, et jamais au-delà de 2 contre 1), mais en différence de niveaux de qualité de groupements tactiques, sur une échelle de 1 (nul) à 10 (ce qui se fait de mieux au monde).
Les compétences moyennes sont équivalentes, avec des variations fortes d’une unité à l’autre. Sup. aérienne, artillerie et densité blindée russes compensent un manque moyen de motivation. Le terrain urbain et la motivation compensent le manque de moyens lourds du côté ukrainien.
Pour obtenir des victoires nettes, il faut au moins deux niveaux de qualité d’écart. Cela n’arrive que rarement, ce qui implique des combats souvent indécis, lents, et avec des pertes équivalentes. Plutôt à l'avantage des Ukrainiens.
Il est logique que les meilleurs résultats obtenus par les russes soient le fait des troupes d’élite des deux côtés (unités aéromobiles), mais au prix d’une grande usure. Le général Suhovetsk, commandant de la 7e division d’assaut aérien a été tué, probablement à Kherson.
L’emploi des forces par les Russes ne cesse d’étonner. Dispersion des efforts (par ex. dans le sud où les forces sont engagées simultanément sur trois axes), engagement par GTIA isolés, avec des manœuvres simples et peu d’initiative, mais pas par brigades complètes coordonnées.
Problème de commandement et de réseau de transmissions. On est loin de l’art opératif pourtant brillamment théorisé de l’école russe.
On voit arriver des forces depuis toute la Russie. Ce qui témoigne une nouvelle fois de la sous-estimation initiale des moyens nécessaires.
FIN