Les U.S.A 🇺🇸 remettent, encore, le droit à l'avortement en question, en recourant toujours aux mêmes clichés et mensonges.
Lorsque j'étais interne, j'ai eu la chance de travailler avec un médecin généraliste qui pratiquait l'IVG en ville.
Et je n'ai pas oublié... ⤵️ /1
Je n'ai pas oublié qu'il était le seul à exercer dans cette ville l'IVG dans une région minée par des anti-IVG, du pharmacien qui refuse de délivrer certains médicaments au gynécologue qui fait entendre les battements du cœur lors de l'échographie initiale. /2
Je n'ai pas oublié que lorsque je suis arrivé, j'avais certains clichés en tête, comme celui de l'avortement de confort, des femmes irresponsables et surtout que cela devait davantage concerner une "certaine" population plus qu'une autre. /3
Je n'ai pas honte de le dire car cela montre simplement aussi qu'il faut toujours réfléchir et se remettre en question une fois confronté à la personne humaine en face de nous. Et ce que j'ai rencontré dans ce cabinet, c'était vraiment tout autre chose. /4
C'étaient des femmes, de tout âge, de 16 ans à 42 ans, qui venait pour des motifs très variés : oubli de pilule, capote qui craque, surprise de pouvoir tomber enceinte quand elles se pensaient ménopausées, interdit familial qui rendait honteux une grossesse... /5
Chacune arrivait dans un état de stress souvent intense, les larmes, c'était certainement une fois sur deux voire plus. Elles tentaient toutes de se justifier alors qu'en vrai, il n'y avait rien à justifier. Le praticien ne doit pas être là pour juger mais pour aider. /6
J'ai vu la détresse de chacune, le drame dont parle Simone Veil en 1974. Un drame qui ne devrait plus être la norme, qui pourrait être autrement en accompagnant la femme avec empathie et compréhension. Chacune a le droit de vivre différemment son IVG, il n'y a jamais de honte /7
Pour beaucoup de celles que j'ai vu (et j'ai même mener seul des consultations IVG), oui, c'était difficile, c'était un drame, c'était éprouvant. Et je respecte ce sentiment. Comme je respecte les femmes qui ne le vivent pas de cette façon. /8
La femme qui veut avorter n'a pas à avoir le poids du monde sur ses épaules parce qu'elle ne désire pas la grossesse et surtout, parce que c'est SON choix.
L'IVG, c'est un droit et l'affirmation définitive que toute femme dispose librement de son corps. /9
Ceux qui s'affirment pro-life, ces gens sont davantage concernés par un paquet de cellules qui n'a strictement aucune viabilité dans ce délai d'IVG. Ces gens n'ont rien à foutre de la femme qui vient pour l'IVG et encore moins de l'enfant une fois né. /10
Quelles conditions de vies pour des enfants imposés, pour des grossesses forcées ? Qu'est-ce que cela va donner ?! Est-ce que ces pro-life seront là pour aider la mère ET l'enfant en détresse ? Non. Ils s'en fichent, ils n'en ont rien à foutre. /11
Pire, si ça se passe mal, c'est que ce sera ENCORE de la faute de la mère. Toujours. Parce que c'est un coupable tout désigné et, étrangement, le père là-dedans n'apparaît jamais alors que l'on est deux pour concevoir, non ? /12
Ce que j'ai appris durant ces deux mois dans lesquelles j'ai fait de l'IVG, c'est que la femme a fondamentalement le droit de décider quand elle veut un enfant et si les circonstances lui semblent favorables. Car sinon, oui, là, c'est le drame, toujours. /13
J'ai appris qu'il n'y avait ni classe sociale, ni portrait-robot, ni avortement de conforts, il y avait une pluralité de personnes et de situations et, souvent, un manque cruel d'informations sur le contraception et comment fonctionne le corps féminin. /14
Je ne remercierai jamais assez le Dr H. qui m'a montré qu'on pouvait accueillir et accompagner sans juger, sans rejeter, sans humilier, sans paternaliser. Qu'on peut et qu'on doit TOUJOURS faire passer en premier la patiente. /15
Alors, amis américains, battez-vous comme des lions, battez-vous même si vous n'êtes pas personnellement concernés parce que l'IVG ne fait pas disparaitre l'avortement, il tue des femmes dans des pièces obscures et loin du monde. /16
Et que la femme a le droit inaliénable à disposer comme elle le souhaite de son corps.
Ce n'est pas négociable. ✊ /17
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