Parti Pirate
@PartiPirate
Fri Feb 14 19:13:47 +0000 2020

On n'en a pas rien à foutre de voir nos droits détruits un à un sous notre nez.
On n'en a pas rien à foutre de nos libertés individuelles, on est là pour les défendre.
Par contre on en a rien à foutre de ce que #Griveaux fout de sa teub.
#GriveauxGate
https://t.co/MD5uPYAKaF https://t.co/dWK28xQfxK

Municipales 2020 à Paris : Un retrait pour une bite (on aime bien notre titre, ne vous en déplaise)

Le jour de la St Valentin un pays se réveille en apprenant qu’un candidat à l’élection de la capitale soutenu par le parti majoritaire du pays renonce à se présenter suite à la publication d’un échange, qu’il aurait eu avec une autre femme que son épouse, de messages porno.

Dit comme ça, on pourrait croire à un épisode de Black Mirror. https://t.co/JhxJXSqBIQ

C’est pourtant la tragique histoire vraie qui se déroule sous nos yeux en ce 14 février 2020, à un mois du premier tour des élections municipales.
https://t.co/dpk6XADHVz

Depuis la publication de ces messages, et surtout depuis le partage massif de l’article qui en fait mention par plusieurs personnalités influentes sur les réseaux sociaux, nous assistons à la chute d’un homme et à la destruction de sa carrière.

On pense notamment au député Joachim Son-Forget qui se défend aujourd’hui d’en avoir été le principal relais hier.

Aujourd'hui : https://t.co/Gx85yaZ1RB

Hier (Internet se souvient) : https://t.co/FKM8dZ0qlI

Nous observons aussi, médusés, les réactions de plusieurs personnalités qui accablent encore davantage cet homme, l'accusant d'avoir trahi ses propres valeurs, d'avoir trahi ses électeurs ou se moquant de l'homme en disant qu'il "n'a que ce qu'il mérite". https://t.co/6GuPxcctFp

L'acte que nous blâmons : celui d’avoir publié sur un site Internet, dédié au #revengeporn et donc de fait illégal depuis la loi Pour une République Numérique de 2016, des vidéos envoyées dans un cadre privé à une femme a priori consentante.

Heureusement, beaucoup s’offusquent qu’un tel acte ait été commis en pleine campagne électorale contre un candidat de la majorité présidentielle...

Cependant nous notons, avec inquiétude, que des messages tendant à excuser le #revengeporn ont été publiés par des personnes élues de la République, par des journalistes, par des polémistes, sans l’ombre de la moindre présomption d’innocence.

Nous allons parler de victime, et puisqu'il faut le préciser parce que cela ne semble malheureusement pas très clair pour certaines personnes, dans cette histoire la victime est @BGriveaux et personne d'autre.

Quel que soit le parti de la victime, quelles que soient nos réserves quant à son programme, il est de notre devoir, en tant que parti politique militant pour les libertés individuelles, de nous ériger contre ce type de pratiques qui n’est en rien un argument politique recevable.

Non, quelles que soient les circonstances, et c’est assez dingue de devoir le rappeler, mais on le fera autant qu’il sera nécessaire de le faire :

UNE PHOTO DE BITE N’EST PAS ET NE SERA JAMAIS UN ARGUMENT POLITIQUE.

Ceci étant dit, au Parti Pirate, nous revendiquons le droit à la vie privée. Nous le revendiquons d’autant plus qu’il est de plus en plus atteint par des lois liberticides votées par ces mêmes élus qui, aujourd’hui, apportent majoritairement tout leur soutien à leur collègue.

La vie privée n’est pas politique, elle ne peut et ne doit être utilisée à des fins politiques que ce soit en faveur ou non de la personne concernée.

Mais la vie privée mérite une politique, et une véritable politique, qui repose sur des fondements sains et sur des actes réels.

Il est inadmissible de lire ou d’entendre qu’une personne ne devrait rien avoir à cacher, que cette personne soit élue ou candidate à une élection.

Il est inadmissible de considérer qu’on ne peut avoir de vie privée lorsqu’on est engagé en politique.

Il est inconcevable d’être attaqué sur des faits privés dès lors qu’on s’engage dans une campagne pour défendre un programme politique, quel qu’en soit le contenu.

Incriminer les réseaux sociaux, dénoncer leur atteinte potentielle à la démocratie c’est se tromper lourdement de coupable.

La faute ne repose pas sur l’outil mais sur les personnes qui en font usage et la façon dont ils l’utilisent pour semer le trouble, pour semer la terreur, pour détruire la vie d’une personne, son avenir, sa carrière…

Si la plupart des gens s’offusquent qu’une telle mésaventure arrive aujourd’hui à un candidat à une élection majeure, n’oublions pas que les anonymes, les "autres qui ne sont rien", subissent ce type d’atteinte à leur vie privée tous les jours dans l’indifférence la plus totale.

Et nous constatons, avec amertume, que le programme défendu par le parti politique de la victime de ce #revengeporn ne s’embarrasse pas avec le respect nos vies privées...

@BGriveaux proposait notamment, dans son programme pour Paris, la pose de 5000 caméras de surveillance, @enmarchefr souhaite le déploiement de systèmes de reconnaissance faciale partout dans nos rues, @MoDem aimeraient mettre en place un système de publicité ciblée sur nos TV...

Et n’est-ce pas @enmarchefr qui souhaitait il y a peu une identification des utilisateurs de sites pornographiques ?

Ces exemples ne sont que des échantillons d’une politique liberticide en marche.

Nous n’aborderons pas ici la #loiAvia (ah si) qui, si elle atteint profondément nos libertés individuelles, et principalement notre liberté d’expression, n’atteint a priori en rien notre vie privée et notre liberté à en avoir une.

Et donc n'a rien à voir avec le schmilblick.

Nous avons tous quelque chose à cacher.

Néanmoins, même si ce n’est pas le cas, nous devrions tous avoir le droit d’avoir quelque chose à cacher.

Il va de soi que nous dénonçons sans aucune réserve la publication de ces messages et nous apportons, malgré nos différends, notre soutien à @BGriveaux dans cette épreuve. #GriveauxGate

Nous, Pirates, protégeons la vie privée. Nous combattons l’obsession croissante de surveillance car elle empêche le libre développement de l’individu. Une société libre et démocratique est impossible sans un espace de liberté hors-surveillance.

Code des Pirates, Article II.

Fri Feb 14 19:45:35 +0000 2020