"C'est dommage que ça tombe sur une jeune journaliste" Bon... Aller, revenons rapidement sur ce qui s'est passé ces dernières 24 heures. Thread. https://t.co/Izo2kR91nq
Pour commencer, on ne m'a jamais autant rappelé mon âge. C'est d'une part irritant, mais surtout extrêmement condescendant. Qu'est-ce que ça a à voir dans cette histoire? Rien du tout.
Pour rappel, mardi matin, une journaliste de l'AFP au Japon affirme que https://t.co/nfYbJhTXRp a "copié-collé" intégralement son papier en le signant du "prénom et nom" du journaliste (en l'occurrence, moi) "avec AFP" https://t.co/ACz2exQCBr
Certains internautes m'accusent alors de plagiat. Pour une raison simple: Karyn a omis d'expliquer qu'elle travaillait pour l'AFP, une agence de presse, et n'a surtout pas détaillé son fonctionnement. https://t.co/sgTvfZa6nL
Une internaute lui demande par exemple où elle peut lire le fameux papier walkman et Karyn lui répond "sur le site de BFM puisqu'ils l'ont recopié" https://t.co/FpuRuWytr8
Hé oui, car c'est le modèle économique de l'AFP! BFMTV et la plupart des médias payent un abonnement (cher) à l'AFP pour pouvoir reprendre ses papiers, ou "dépêches" dans le jargon. Et grâce à cela, ils ont effectivement le droit de copier-coller les textes. C'est le contrat.
Après se pose la question de la signature de ces papiers repris dans tous les médias abonnés à l'AFP. Le débat a lieu d'être. Chaque rédaction a sa politique, en l'occurrence celle de BFMTV est d'indiquer le nom du journaliste qui reprend la dépêche "avec AFP"
BFM est dans son droit de décider, en tant que client, d'accoler le nom de son journaliste à la mention AFP. Les raisons invoquées : la traçabilité et la responsabilité. Là encore, ça se discute.
Mais si certains journalistes de l'AFP ne sont pas contents de cette situation, c'est à leur direction qu'il faut en parler. Tant que les termes et conditions des contrats autoriseront ces pratiques, les rédactions sont dans leur droit.
Et s'ils ont quelque chose à reprocher à un média, peut-être faudrait-il contacter les rédacteurs en chef... Plutôt qu'une simple journaliste
À cause de ce tweet, j'ai reçu depuis hier des centaines de notifications, plusieurs dizaines de DM (insultants) car oui, jusqu'à hier midi mes messages privés Twitter étaient ouverts à tous. Peut-être la journaliste aurait-elle pu commencer par là?
Peut-être la journaliste aurait-elle pu commencer par là? Ou était-elle (à raison), consciente que je ne pourrais pas y faire grand chose...
Par ailleurs, elle ne semble pas comprendre le rôle qu'elle a joué dans le cyberharcèlement dont j'ai été victime. Dans un échange en DM, elle explique : "ça n'aurait rien changé de ne pas mentionner votre compte" car "votre nom figure en bas de l'article de toute façon"
Bon à ce stade-là, on se rend pas forcément compte des conséquences d'une simple citation sur Twitter. Mais elle a bien une responsabilité: en me citant, à chaque commentaire, retweet ou like, j'ai reçu une notification. Vous imaginez l'enfer https://t.co/8z2Xv09NAc
Alors je sais qu'on peut décider de "ne plus suivre" la publication pour arrêter les notifs. Mais vous pensez bien que quand une armée de twittos parle de vous, ça donne envie de savoir. Je n'arrête pas (oui, ça continue) de me demander ce que je loupe, si c'est de pire en pire
Cher(e)s confrères, s'il vous arrive un jour de vouloir rapporter une histoire similaire 1) ne citez pas les gens. Si vous voulez faire le buzz, grand bien vous en fasse mais eux aussi reçoivent les notifs 2) contactez les rédactions directement
Bref, vraiment "dommage" cette histoire. Vraiment "dommage" d'avoir reçu des photos de parties génitales, des "suicide-toi", ou "rends ta carte de presse". Sur ce, pause de Twitter pendant une semaine.
Update: la journaliste a supprimé son tweet.