Thibaut Chevillard

Bonjour à toutes et à tous. Nous sommes ce mercredi aux assises de l'Isère pour suivre le procès de Nordahl #Lelandais jugé pour le meurtre de #Maëlys. Ça commence à 9h. @20Minutes https://t.co/rWHSQL1K8w

Hier, le couple qui s’est marié le soir de la disparition de Maëlys a exprimé des regrets pour avoir invité l’accusé à leur fête https://t.co/kwrTSnhY6g

Ce mercredi, la cour va entendre d'autres témoins présents au mariage le 26 août 2017 dans la salle des fêtes de Pont-de-Beauvoin. #Maelys #Lelandais

En attendant que l'audience commence, on branche nos ordis... https://t.co/Q03U8aO0J1

"Vous pouvez vous assoir, l'audience est reprise", annonce la présidente, Valérie Blain. Le premier témoin de la journée s'avance à la barre. #lelandais #maelys

Rémi, 35 ans, directeur commercial. "J'ai été invité au mariage d'un ami d'enfance, invité à faire son EVG, invité à la mairie, à l'église, au repas, au dîner... voilà. Invité au mariage d'un ami."

"C'est une très belle journée, il faisait beau. On se prépare, j'étais chez mes parents à Pont-de-Beauvoisin. J'habitais en Chine, je suis revenu spécialement pour le mariage. Mon frère était également invité, mes parents aussi, on se retrouve tous en famille pour se préparer."

Nordahl, "c'est un copain d'enfance. A pont-de-Beauvoiin, on a un groupe de pote qui se connait depuis le plus jeune âge. Nordahl est de Pont-de-Beauvoin, mon frère a un âge plus proche de celui de nordahl que moi."

Avec Nordahl, Rémi a fait "des barbecues, de l'escalade, des via ferrata, la descente de l'Ardèche en kayak..." Mais c'était "un copain", pas un "ami". Comme il est parti vivre en Chine, il n'a pas vu Nordahl évolué.

Pour lui, Nordahl #Lelandais était "agréable, sportif, séducteur". Il n'a pas parlé "directement" avec lui lors de la soirée de mariage. #maelys

Il se rappelle d'un mariage "agréable". Il a passé une "très belle soirée". "J'ai retrouvé des copains, des potes". Lors de la soirée, le DJ annonce qu'une petite fille a disparu. "Tout le monde prend le temps de chercher. Puis, la musique s'arrête, les lumières s'allument."

Rémi ne participe pas aux recherches car il venait de se faire opérer du genou "ma mobilité était réduite". Il a néanmoins cherché Maëlys dans la salle et dans les voitures. "Peut-être qu'elle dormait dans une voiture."

Il ne sait pas où est Nordahl à ce moment-là.

Il est garé "derrière l'entrée du DJ, collé à la salle des fêtes". Pendant la soirée, il est sorti fumer "un pétard" avec un copain d'enfance sur le parking et "d'autres personnes", "peut-être" Nordahl.

Rémi ne connaissait pas Maëlys et ne se souvient pas l'avoir vu lors du mariage.

La présidente lui demande s'il était alcoolisé au point d'oublier des éléments. "C'était le mariage de mes copains, on boit un coup quoi."

La présidente demande à Nordahl Lelandais de se lever. Il avait dit pendant l'instruction que ce témoin était là quand Maelys et un petit garçon blond sont montés dans sa voiture. "il était présent à côté", assure l'accusé. Rémi dit qu'il n'a rien vu.

"Moi je n'ai pas vu d'enfant jouer autour de nous ou dans la voiture lorsqu'on fumait une cigarette à l'extérieur, derrière le DJ", assure Rémi. Nordahl Lelandais, lui, assure avoir discuté avec Rémi. "Je ne m'en souviens pas."

"J'ai fumé une cigarette avec Nordahl et Mickaël, mais sans enfant" autour, martèle le témoin. #lelandais #maelys

"Je n'étais pas alcoolisé au point de ne pas tenir debout ou de ne pas me souvenir de choses", souligne ce témoin.

"Je ne sais pas" pourquoi Nordahl évoque cette scène, explique le témoin. "Ca ne s'est pas passé." #lelandais #maelys

Me Boguet, l'avocat du père de #Maelys, veut interroger le témoin sur "l'ambiance général". Rémi rappelle que Nordahl n'a pas assisté à la cérémonie. Au vin d'honneur, "il y avait du monde, il faisait beau (...) Il y avait des bottes de paille un peu partout."

"C'est la fête." Quelques enfants, dont se neveu, "jouent sur le parking devant la salle des fêtes". Il y avait "un petit stand, une buvette."

Nordahl #Lelandais est présent au vin d'honneur, il "discute avec des amis". Mais Rémi ne se rappelle pas de ce que l'accusé faisait au cours de soirée.

Au tour de la défense d'interroger le témoin. "S'il y avait eu des enfants autour de la voiture, je les aurais vu", assure Rémi à Me Valentine Pariat.

On en a terminé avec Rémi. La présidente demande à un autre témoin de s'avancer à la barre. Il s'agit de Nelson, 36 ans, ingénieur. Nordahl Lelandais est "une connaissance de mon adolescence".

"C'était une très belle journée comme on aurait pu l'imaginer, j'étais témoin de mon ami d'enfance. Ca s'est super bien passé, il y avait plein de gens que je n'avais pas vu de longue date. C'était un super moment tous ensemble. Vers 2h la soirée a basculé..."

"On s'est tous mis à chercher, de façon un peu désordonnée. Je ne savais pas qui chercher, je ne connaissais ni Maëlys, ni sa famille. On a cherché jusqu'à l'arrivée des gendarmes. On a arrêté de chercher car on cherchait dans le vide, ça n'avait pas de sens."

"Au moment où je suis parti, personne ne pensait qu'il s'était passé des choses avec des gens du mariage, c'était inimaginable." Le lendemain "on s'est retrouvé devant la mairie, la famille de Maëlys était là, dévastée."

Il a vu Nordahl à l'apéro, "comme tout le monde", il "prend des nouvelles". "Il a pris un peu de poids, changé d'apparence." Apprenant que Nordahl va revenir après le dîner, il lui demande de prendre un peu de cocaïne pour "agrémenter un peu la soirée".

Nelson est un consommateur "très occasionnel", confie-t-il à la présidente.

Nordahl lui confirme qu'il peut revenir avec un peu de cocaïne. Ils sont allés à trois aux toilettes, avec Ludovic, l'autre témoin d'Eddy, pour consommer la cocaïne.

Depuis les faits, Nelson "fuit la commune [de Pont-de-Beauvoisin] comme la peste".

Nordahl ne lui demande pas de payer la cocaïne. "On y retourne à deux reprises {aux toilettes] dans la soirée", détaille Nelson.

"Comment ça se passe de façon très concrète ?" demande la présidente. Nordahl #Lelandais prépare la cocaïne dans les toilettes, un rail sur un téléphone, chacun leur tour. #maelys

La présidente demande à Nelson quels sont les effets de la cocaïne. "Il n'y a rien de prévu initialement, vous ne savez pas quand vous allez vous arrêter, ce n'est pas mécanique et réfléchi, c'est spontanée, ça dépend de l'ambiance de la soirée."

-Ca fait quel effet un rôle de cock ?
Ca vous réduit le sentiment d'ébriété
-Pour ça qu'on en consomme avec l'alcool ?
-C'est euphorisant

Ils en ont pris deux fois. Pourquoi pas trois, demande la présidente. Difficile pour Rémi de répondre, ça ne s'est pas fait, Nordahl ne lui en a pas reproposé.

La présidente rappelle au témoin que l'accusé a été condamné en 2009 pour l'incendie d'un restaurant. Nelson et ses copains avaient la vingtaine. "On prenait ça à la légère."

Depuis le mariage et le disparition de Maëlys, Nelson n'a plus de contact avec Eddy, le marié.

Nelson veut présenter ses condoléances à la famille de Maëlys qui a été "brisée ce soir-là".

Me Boguet interroge le témoin lui aussi pour connaître les effets de la cocaïne. "n'est-il pas vrai que la cocaïne peut donner un sentiment de relative toute puissance ? C'était le drogue de traders..."

"Oui, effectivement", répond Nelson. "Si on met en perspective cette affaire là... Sinon il y aurait un certains nombre d'histoires comme ça...."

Jacques Dallest : "C'est pas très glorieux pour le témoin du marié de faire usage de stupéfiant au mariage..." Nelson "confirme".

Nelson ne sait pas si l'accusé a consommé plus que deux fois de la cocaïne dans la soirée.

L'avocat général veut savoir si Lelandais était un "gros consommateur" de cocaïne, et se demande s'il en faisait commerce.

L'accusé était-il "vendeur, revendeur, dealer" de cocaïne à Pont-de-Beauvoin ? A priori, il était consommateur et revendait un peu de produit, semble dire Nelson.

On a l'impression que le témoin joue à "ni oui ni non" avec l'avocat général.

Au tour de la défense d'interroger Nelson. Me Moutous lui demande si c'est dans le caractère de Nordahl de venir vêtu ainsi à un mariage. C'était une soirée "décontracté", certes, mais "il y a des codes vestimentaires qu'il faut quand même respecter".

Le témoin a surtout été choqué, le soir du mariage, par les kilos que Nordahl Lelandais avait pris. "Il avait l'allure de quelqu'un qui se laissait un peu aller."

Le témoin a terminé de parler. La présidente de à Nordahl Lelandais de se lever. Elle l'interroge sur sa tenue lors du mariage (il portait un pantacourt) "Ce n'est pas une tenue adéquat", reconnait-il.

"La plupart des femmes rencontrées en 2016-2017, c'était le soir pour des plans sexuels, ça m'est déjà arrivé d'y aller en jogging", explique #Lelandais.

Quand il allait au restaurant avec un copine, il s'habillait "plus correctement". "Pourquoi alors ne vous habillez pas correctement pour aller au mariage ?" demande la présidente. "J'ai pas réfléchi, j'étais invité au vin d'honneur, il faisait chaud. J'ai pas fait attention."

Entre le vin d'honneur et la soirée, il ne s'est pas changé. "je ne voyais pas l'intérêt", explique l'accusé.

La présidente l'interroge sur son "rapport à la cocaïne". Est-ce qu'il dealait ? "Petit dealer, pas du tout, je n'ai jamais vendu de drogue de ma vie. Je savais ou me fournir, oui, à plusieurs endroits."

Ou se fournissait-il en cocaïne ? "Il y a pas mal d'endroits..." Il cite le nom d'un homme qui sera interrogé cet après-midi. "Il va pas s'auto incriminer", estime Nordahl Lelandais.

"Sur Chambéry, y a pas mal de personnes, après je ne me rappelle pas des noms..."

Quand il a pris de la cocaïne, le soir des faits, la drogue lui a "piqué le nez" mais ne l'a pas "reboosté", peut-être parce qu'elle était de mauvaise qualité. Il en a pris plus que deux fois tout seul.

"Je ne sais même plus comment j'étais, c'était en 2017", explique l'accusé à la présidente. "L'effet, oui c'est désinhibiteur, retardeur sur l'alcool, ça peut être euphorisant."

Mais il ne se sent pas forcément "supérieur ou surpuissant" après avoir consommé de la cocaïne. "On a un peu de mal à mesurer les effets que ça avait sur vous", dit la présidente. "Moi aussi", confirme #Lelandais. #maelys

Nordahl Lelandais affirme qu'il en avait un peu en arrivant au mariage. Parce qu'il en avait, Ludovic et Nelson lui aurait demandé d'aller en chercher davantage. "Ca ne ressort nul part en procédure", indique la présidente.

"Le témoin qu'on vient d'entendre n'a pas du tout dit ça", souligne la magistrate. "Vous ne dites pas la même chose."

La présidente appelle à la barre le marié, Eddy, "qu'on soit clair". Elle veut savoir quand est-ce qu'il a été proposé à Nordahl de revenir pour le dessert. "A la fin de l'apéritif."

Me Caroline Rémond lui demande si "la prise de cocaïne, ça fait vomir". "Ca peut", répond Lelandais, mais il ne peut dire à partir de combien de rails.

"C'est très amer, ça fait des hauts le coeur", explique l'accusé. "Ca peut arriver à la première prise. Moi j'associais avec l'alcool. Je prenais de la cocaïne pour faire baisser l'alcool. Puis de l'alcool. Et ça fait vomir."

Le vin était-il mauvais ? "C'était du vin de mariage, pas le vin de grande table dans un restaurant." "Cela vous-arrive-t-il souvent de boire du grand vin ?" demande mE Rémond. L'accusé ne veut pas répondre.

Si on l'interroge là-dessus, c'est parce que Nordahl Lelandais est parti avant l'arrivée des gendarmes. Il était allé vomir avant de s'éclipser discrètement.

Me Rémond demande à Nordahl s'il n'a pas fait exprès de venir en pantacourt au mariage plutôt qu'en costume, sachant ce qu'il allait faire après. "Ca n'a aucun rapport", assure l'accusé.

Maintenant on l'interroge sur le prix du gramme de cock. Entre 90 et 100 euros répond Nordahl.

L'idée de Nordahl, en ramenant un gramme de cock à la soirée, c'était de partager les frais avec ses deux copains.

"C'est pas une histoire de deal ou quoi que ce soit."

Me Crespin : "Vous êtes un homme, soigné, propre sur lui, vous le démontrez tous les jours. Qu'est-ce que cela signifie cet accoutrement [au mariage] ?"
Nordahl : Ca résume mon année en fait. Je ne fais pas attention à ma tenue particulièrement.

Me Crespin : On a plutôt l'impression que c'est une tenue pour aller à la pêche. Alliez-vous à la pêche ?

Nordahl : "Pas du tout, j'y suis allé pour faire la fête, je ne suis pas allé à la pêche pour chercher une enfant. Pas du tout. Désolé maître, je ne vais pas vous dire le contraire pour vous faire plaisir;.Je vous dis la réalité, ne me coupez pas la parole. "

"Je voulais juste voir mes amis, faire la fête."

Nordahl Lelandais n'a pas fait de cadeaux aux mariés, ni participé au cadeau.

Dallest : "Quand vous arrivez au mariage, vous aviez déjà un mort sur la conscience [Arthur Noyer]. Vous y pensez ?" Nordahl Lelandais affirme que non.

Dallest (AG) : "Avec quel argent achetiez-vous la cocaïne ?
Lelandais : Il n'y a pas de revente de produit, je n'avais aucun business. C'était avec l'argent de mes indemnités ou de mon travail de temps en temps.

Audience suspendue jusqu'à 11h50

Dernier témoin de la matinée : Ludovic. Il a aussi consommé de la cocaïne avec Nelson et Nordah (j'ai manqué le début, la queue à la machine à café...)

Ce témoin a été entendu à plusieurs reprises par les enquêteurs et a même été placé en garde en vue.

Lorsque Maëlys a disparu, il a été aux toilettes, Nordahl s'y trouvait, il l'a entendu vomi. Sur le coup, il pensait que c'était un non événement. "Je me suis dit qu'il avait trop bu, qu'il était malade." "Ca arrive" qu'il soit malade quand il boit trop.

Nordahl était "un copain", il le voyait "deux fois par mois".

"Je ne peux pas affirmer qu'il était vraiment en train de vomir", explique Ludovic. Il n'a pas parlé de la cocaïne tout de suite aux gendarmes. "Je n'étais pas fier de ça."

C'est lui et Nelson qui ont demandé à Nordahl s'il pouvait revenir avec de la cocaïne. "pour que ça soit récréatif et passer une bonne soirée" dit Ludovic, qui était également témoin d'Eddy.

Il ne se souvient pas de l'heure qu'il était quand Nordahl est revenu à la soirée.

Il s'est passé "une heure, une heure et demi" entre les deux prises de cocaïne dans les toilettes. "Je ne peux pas dire avec précision", explique Ludovic. Nordahl préparait la coke sur son téléphone et il passait à tour de rôle dans les toilettes.

"C'est quand il est revenu pour le dessert qu'on a consommé [de la cocaïne], pas avant", explique Ludovic. Il a été placé en GAV parce qu'il a appelé Nordahl trois ou quatre fois. "Je l'ai mal vécu parce que je n'ai rien fait", poursuit-il.

Il avait essayé d'appeler Nordahl pendant la soirée, mais l'accusé avait mis son téléphone en mode avion.

Il n'a aucun souvenir de ces appels passés à Nordahl. "Je ne m'en rappelle toujours pas. Ce sont les gendarmes qui m'ont appris que je l'ai appelé."

-Lui avez-vous demandé d'allez en rechercher ?
-Non, à aucun moment je ne lui ai demandé ça.

Ludovic devait payer la cocaïne ramenée par Nordahl Lelandais la semaine suivante, 80 euros pour le gramme.

Il n'a jamais donné l'argent à Nordahl Lelandais qui l'a pourtant appelé la semaine suivante pour le récupérer.

C'est bien Ludovic qui a demandé à Nordahl de la cocaïne lorsqu'il a appris pendant l'apéro qui allait revenir pour le dessert.

Il connait Nordahl #Lelandais depuis "15-20 ans". "J'étais loin d'imaginer ça, qu'il puisse faire ça." #maelys

"Il a toujorus été sanguin, impulsif. Quand il raconte des choses, il faut toujours en prendre la moitié parce qu'il a tendance à enjoliver." Il raconte une anecdote. Une fois, dans la rue, Nordahl a frappé deux types qui marchaient devant eux. Il ne sait toujours pas pourquoi.

"Il en rajoute... Mais de la à imaginer qu'il puisse enlever une petite tout ça, j'étais loin d'imaginer ça." Ludovic raconte que Nordahl est passé le voir quand il déménageait. Mais "il ne nous a pas aidé". "Ca dénote avec ce qui a été dit", souffle la présidente.

Me Boguet demande s'il se souvient de la date de l'anecdote des deux types frappés. Ludovic ne se souvient plus vraiment.

"Vous n'avez pas parlé de #Maëlys quand il vous appelle" pour récupérer son argent, demande Jacques Dallest. "Non non", répond Ludovic, rappelant que l'accusé n'est pas venu le dimanche lorsque tout le monde devait être entendu par les gendarmes. "Il a bien caché son jeu."

Nordahl affirme que Ludovic lui a redemandé au cours de la soirée de la cocaïne. "Non", assure le témoin. "On lui en a demandé à la fin de l'apéritif mais pas après."

Me Boguet demande à Nordahl pourquoi les deux témoins mentiraient en affirmant n'avoir demandé qu'une fois - et pas deux - de la cocaïne à l'accusé. "Je ne sais pas."

"Je ne suis pas à leur place pour dire quel serait leur intérêt. Il a dit qu'il ne se souvenait pas des appels", note Nordahl Lelandais.

Pas d'autres questions. Le témoin a terminé. L'audience est suspendue jusqu'à 14h30. @20Minutes #Lelandais #Maelys

@20Minutes L'audience est reprise. @20Minutes #lelandais #maelys

Le premier témoin de l'après-midi s'avance à la barre. Il s'agit de Boris, celui que Nordahl accusait ce matin plus ou moins d'être un dealer.

Boris est agent immobilier. La présidente lui donne la parole. "Qu'est-ce que je dois dire exactement ?"

"Je le connaissais, c'était un ami que je voyais souvent à Pont-de-Beauvoisin. On l'a toujours aperçu. On s'est rapproché depuis 2016, 2017, quand il a su que je faisais des sports de combat, ça l'intéressait, on partageait ce lien. Il s'y connaissait."

"On parle de sport, on regarde des vidéos..." Il ne voyait pas Nordahl "tous les jours". Il a changé de travail et avait besoin d'un véhicule. "Je commençais le travail fin aout/début septembre. J'en avais parlé que je recherchais un véhicule." Il devait acheter l'Audi A3.

Un véhicule que Nordahl Lelandais entretenait bien, selon ce témoin. Il avait évoqué la semaine avant la disparition de Maëlys de la vente de cette voiture. Le samedi, il a échangé avec lui des SMS.

Dans l'après-midi, il est allé achter une bouteille de whisky à l'Intermarché. En sortant, ils croisent "Nono". "On s'est dit bonjour, il faisait chaud. On était joyeux. On lui a proposé de passer boire un coup à l'anniversaire [de sa soeur]". Nordahl lui a dit qu'il passerait

plus tard. Effectivement, alors que la nuit était déjà tombée, Nordahl est passé. "On discutait à l'extérieur, on buvait normal. Nono m'a proposé de passer chez lui récupérer des bières."

"On est retourné chez ma soeur." Pourquoi être allé chercher des bières chez Nordahl ? D'autant qu'il y avait de l'alcool à cette soirée d'anniversaire. Le témoin dit ne pas savoir.

"J'étais un peu chaud on va dire, j'avais bu dans l'après-midi", explique ce témoin.

Et Nordahl lui a proposé pour une raison obscure d'aller chercher des bières chez lui. Ensuite, après cette soirée, Nordahl est retourné au mariage d'Eddy et Anne-Laure.

Le dimanche, Boris essaie de l'appeler, en vain. Il n'insiste pas. Le lundi, il reçoit un appel de la gendarmerie "qui m'avait posé la question de si j'avais pour projet d'acheter le véhicule. Au début je croyais que c'était une blague."

Ensuite, il est allé chez Nordahl, il fumait devant chez lui. Les gendarmes lui avaient parlé de la disparition de Maëlys. "Je lui ai demandé ce qu'ils avaient fait de la petite, il m'a répondu ''Ta chatte''."

(la présidente le fait répéter.)

La présidente s'étonne que le témoin n'en ait jamais parlé au juge d'instruction. Il ne se souvient pas l'avoir appelé. "Ce que je me rappelle aujourd'hui, c'est que je l'avais vu chez lui et que je lui avais demandé ce qui se passait."

Quand il voit Nordahl, il le trouve "calme", "comme d'habitude". "Quand je suis arrivé, je lui ai fait une blague en disant qu'est-ce que vous avez fait à la petite. Et il l'a pris... comme je l'ai dit." Il n'a "rien remarqué du tout..

-Vous saviez qu'il consommait de la cocaïne
-Oui j'en avais entendu parler comme quoi il était accro à la cocaïne. Il ne me disait pas spécialement qu'il en prenait. Mais oui je le savais.

Ce matin, Nordahl a indiqué que Boris lui fournissait de la coke.
-Non, ce n'est pas vrai.
-Il a déjà pris de la cocaïne devant vous ?
-Non
-Chez lui ?
-Je ne suis jamais rentré chez lui.

Boris assure qu'il n'a pas vu Nordahl consommer de la cocaïne à l'anniversaire de sa soeur. La présidente s'étonne car des gens moins proches de Nordahl que lui savaient qu'il en prenait.

"Je suis déçu par rapport à tout ce que j'ai fait, j'ai pris le risque de l'inviter à l'anniversaire de ma soeur. J'étais choqué comme tout le monde, toujours choqué d'ailleurs."

"Pour moi, il connaissait un peu tout le monde." Il donne des noms "de personnes que je voyais souvent avec lui".

Nordahl faisait de la boxe. "Il avait toujours des vidéos sur son téléphone de séances d'entrainement."

Boris n'a jamais vu "Nono" se battre ou être violent.

Il décrit Nordahl comme étant "un bonhomme". "Il faisait du sport, parlait correctement, il avait des sujets intéressants, on pouvait discuter avec lui, il avait une jolie voiture, plaisait aux femmes..."

"C'était quelqu'un de gentil, ça fait bizarre de dire ça. Il était serviable" aussi, poursuit Boris. #Lelandais #Maelys

"On pouvait l'appeler si on avait besoin de lui."

Jacques Dalest a deux questions. "En quoi Nordahl était bon en matière de boxe ?" "Les exercices qu'il nous faisait faire", répond Boris qui ne l'a jamais vu boxer, sauf en photo. Nordahl lui avait dit qu'il avait fait de la compétition plus jeune.

Boris dément fermement avoir été le fournisseur de cocaïne de Nordahl. Il assure ne pas en prendre. "C'est étonnant qu'il vous mette en cause", souffle l'avocat général. "Je ne parlais pas de cocaïne avec lui."

Nordahl Lelandais se lève. Il confirme que c'est Boris qui lui a fourni la cocaïne ramenée le soir du mariage. "Non ce n'est pas ça", affirme le témoin, mains posées sur le pupitre devant lui. "Je n'ai vendu vendu de la coke à Nono samedi dans l'après-midi."

La présidente appelle maintenant à la barre Aurélie, la soeur de Boris.

Aurélie a 33 ans. "Je suis stressée, je suis désolé... Je me rappelle plus vraiment ce soir là ce qu'il s'est passé; Je fêtais mon anniversaire, c'était festif." Nordahl est venue chez elle. "Ce qui m'a interpellé, pendant la soirée, c'est qu'il pose une question."

"Il m'a demandé si j'étais la maman de ma fille. Or c'était la première fois que je le voyais. Dans la journée, les hommes étaient en rupture de whisky. Ils sont allés en chercher." Ils l'ont croisé et lui ont proposé de passer plus tard "boire un coup".

Nordahl lui a demandé si elle était la maman de sa fille en donnant son prénom. "Ca m'avait un peu dérangée". Puis il a dit que la petite était "gentille, jolie, polie. Ca ne m'avait pas du tout plu, ça m'avait dérangé."

"Qualifier ma fille de gentille, polie..." Elle décrit sa fille plus comme une "sauvage". "Quand il a prononcé le prénom de ma fille, ça m'a gêné." Car Nordahl n'avait pas croisé la petite.

En gros, elle est choquée parce qu'il a prononcé le prénom de sa fille. Son audition n'apporte pas grand chose...

Elle "ne sait pas" pourquoi ça l'a interpellé. "Je ne saurais pas vous expliquer."

Me Jakubowicz : Ce qui vous a surpris, c'est qu'il connaisse le prénom de votre fille. D'où ça venait ?
Témoin : Je ne sais pas.
Me Jakubowicz : le fait de dire qu'elle est gentille, polie, ça vous a heurté ?
Témoin : C'est comment ça s'est fait.

Me Jakubowicz : Il y a cinq ou six personnes qui assistent à cette scène et personne d'autre n'entend ces propos.
Témoin : Moi je l'ai dit, je les ai entendus. Les autres n'ont peut être pas prêté attention.

La présidente demande à Nordahl si il a prononcé ces paroles. "Pas du tout, c'est la première fois que je voyais cette dame, je ne connais pas du tout sa fille."

Allez, témoin suivant.

Encore un homme que Nordahl a présenté comme un fournisseur de cocaïne.

Yacin, 37 ans, mains croisées dans le dos.

"Vous voulez savoir quoi ? Aidez moi je sais pas..."

"Il est sorti de GAV, j'étais à Chambéry, je mangeais. Je suis allé le chercher. On est allé au lac du Bourget. Il avait un téléphone qu'il a écrasé en disant qu'il en fallait pas que les flics retrouvent. Je ne l'ai pas dit tt de suite aux enquêteurs, ça m'est sorti de la tête."

Ils sont ensuite allés chez des amis, Coralie et Fabien. La télé était allumée. On parlait de la disparition de Maëlys. Nordahl était étonnement "calme".

Bon, le témoin parle vite, on ne comprend pas grand chose de ce qu'il dit sauf qu'il ne se rappelle de presque rien.

-Excusez moi je suis désolé
-Vous êtes stressé ?
-Je n'ai pas trop l'habitude la situation

-Si on avait besoin d'un coup de main pour un déménagement, il venait.
-Tout le monde dit ça.
-Il a fait le mien.

"Je savais qu'il consommait de la cocaïne de temps en temps mais c'est tout."

"Non non", il ne fournissait pas Nordahl #Lelandais en cocaïne, même s'il en a déjà consommé "une fois ou deux". #Maelys

-Il est dans quel état quand il consomme de la cocaïne
-Il n'y a pas tellement de changements

"Ca le fait parler beaucoup", poursuit le témoin.

Le dialogue entre la présidente et le témoin est compliqué. "Je suis désolé, ça remonte mais je ne me souviens plus de tout ça."

La présidente tente de l'interroger sur le téléphone qui a été détruit. "Il l'a pris dans une soirée qu'il était avec Nasim. Il l'a posé sur un ponton, il a pris une pierre et commencé à le casser."

La présidente lit la retranscription d'une écoute, ponctuée toutes les deux phrases de "ouai gros".

Nordahl lui aurait dit que c'était un téléphone volé dans une soirée. L'appareil n'a pas été retrouvé par les enquêteurs qui l'ont cherché au lac du Bourget. "Je leur ai montré la pierre où il était, toussa", dit Nacim.

Nordahl lui aurait dit qu'il voulait se débarrasser du téléphone car il y avait une perquisition des gendarmes chez lui. A l'époque, Nacim expliquait aux enquêteurs que c'était parce que Nordahl n'arrivait pas à se servir de ce téléphone volé.

La présidente demande des explications à Nordahl. "C'est un téléphone que j'avais subtilisé dans une soirée, il était bloqué parce que les iPhones peuvent être bloqués à distance. Il n'a jamais fonctionné."

Il avait demandé à un ami s'il pouvait le débloquer, mais ce n'était pas possible. En sortant de GAV, il s'en est débarrassé. "Vous l'avez depuis un an ce téléphone volé, vous voliez souvent des téléphone dans les soirée ?" demande la présidente. "Il était là, je l'ai pris."

"Une des première choses que vous faites en sortant de GAV, c'est détruire ce téléphone alors que vous l'aviez depuis un an. Pourquoi", demande la présidente. "Les gendarmes perquisitionnaient chez moi, j'avais un téléphone volé, je me suis dit qu'il fallait que je le jette."

"C'est parce qu'il est volé ou qu'il y avait des choses sur ce téléphone ?" demande la magistrate.

"Si on avait trouvé un téléphone volé, on me l'aurait reproché", répond Lelandais.

-Pourquoi n'avez-vous pas dit tout de suite que c'était un téléphone volé ?
-La honte d'avoir volé un téléphone
#Lelandais #Maelys

A l'époque, rappelle la présidente, Nordahl Lelandais avait expliqué à la juge d'instruction qu'il n'avait "pas vraiment de raison" de s'être débarrassé du téléphone.

"Ca peut paraitre bête, mais j'avais honte d'avoir volé ce téléphone."

"Tout ce qui est illégal redevient une urgence, ne pas parler de la cocaïne, se débarrasser d'un téléphone volé. Surtout après les actes que j'ai commis, ça peut paraitre bête."

Me Caroline Rémond demande à Nordahl Lelandais s'il s'est filmé en train de tuer Maëlys avec ce téléphone. "Non", dit-il deux fois. "Pourquoi vous cassez ce téléphone ?" Réponse : "il ne fonctionnait pas et il était volé."

"On sait où il est, je vous invite à aller le chercher et aller voir ce qu'il y a dedans."

-Il y avait combien d'autres petites filles sur ce téléphone ?
-Vous parlez de quel téléphone ? Je vais le répéter encore une fois, il ne fonctionnait pas.

Audience suspendue jusqu'à 17h20. #lelandais #maelys

L'audience est reprise. Témoin suivant : Noël G., 37 ans, gendarme.

De 2016 à 2020, il était affecté à la section de recherche de Grenoble.

Il parle comme un gendarme. "On avait un système de DODE (?)"

Face à la "surmédiatisation" de l'affaire, les gendarmes donnaient des informations à la famille de Maëlys pour les préparer aux nouvelles qui allaient sortir. "Ce n'est pas nouveau mais ça ne se fait pas systématiquement (...) On a jugé nécessaire de faire comme ça.

"Il y avait des infos qu'on devait à tout prix protéger. mais j'essayais de me rendre disponible pour répondre à leurs questions et les rassurer."

Il n'a jamais été confronté à un dossier aussi médiatique. "Ca a pu gêner au départ car il était très difficile de se rendre sur un lieux d'investigation sans être filmé ou écouté. Cela nécessite de se protéger. On pouvait être suivi par des journalistes."

"Ca a pu être gênant pour la famille d'apprendre certaines nouvelles dans la presse."

Dans un premier temps, il avait au "quotidien" des contacts avec la famille de Maëlys. Me Rajon lui demande comment il gérait les fuites dans la presse d'info "auxquelles on n'avait nous pas accès".

"On s'est très vite rendu compte que ça allait être très compliqué, on ne pouvait pas tout maîtriser, on a cloisonné l'info au niveau du chef de la SR."

Les membres de la famille "ont toujours respecté la présomption d'innocence. Ils n'ont jamais parlé en mal de Monsieur Lelandais. Ils voulaient juste retrouver leur filles".

Le gendarme explique que la famille de Maëlys a "subi des rumeurs" sur eux, "mais on n'avait malheureusement pas de mode d'actions pour les empêcher".

Gendarme : "Malheureusement, les journalistes font très bien leur travail de journalistes, ils sont très bien informés" (Merci)

Il recommande de cloisonner le plus possible l'information dans les services d'enquête.

Dallest : est-ce qu'il y avait à la SR de Grenoble des crimes non élucidés quand vous êtes parti ?

Dallest : est-ce que la clé de l'élucidation de ces affaires là, ce n'est pas l'ADN ?
Gendarme : sans ADN, c'est compliqué. L'ADN, vous mettez un individu sur un scène. Sinon vous avez les témoignages, l'audition du suspect.

Gendarme : l'absence de corps, c'est le pire des scénario. Il n'y a pas de scène de crime et avec le temps, les éléments disparaissent.

L'avocat général l'interroge sur la cellule Ariane. Elle consistait à vérifier que Nordahl Lelandais ne soit pas impliqué dans d'autres affaires de disparitions ou crimes non élucidés.

Ils ont pour cela "reconstruit son parcours de vie". 900 dossiers ont été examinés par cette cellule.

L'audience est suspendue, elle reprendra demain matin à 9h. Je file écrire mon article, à lire ce soir sur @20Minutes Bonne soirée, à demain ! #Lelandais #maelys

Le mystérieux téléphone détruit par Nordahl Lelandais après sa garde à vue - Via @20minutes
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Wed Feb 09 20:16:19 +0000 2022