Moscou craint de plus en plus cette nation voisine pourtant plus petite et bien moins peuplée que la Grande Russie. Une nation fière qui pourrait trop facilement servir de base avancée pour l’Occident contre ses intérêts...
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2/ Les frontières de cette voisine sont trop avancées vers l’est aux yeux des Russes, avec notamment ces territoires qu’ils considèrent comme les leurs et qu’ils voudraient récupérer depuis longtemps pour créer une « zone tampon » avec l’ouest.
3/ A l’automne, le Kremlin décide donc d’envoyer des troupes le long de la frontière. Mais les dirigeants à Moscou ne sont pas d’accord sur la suite à donner. L’autocrate au pouvoir privilégie une invasion rapide et l'écrasement de ce peuple qu’il méprise.
4/ D’autres en revanche pensent que l’armée russe n’est puissante que sur le papier et qu’elle est désorganisée après l’élimination de généraux au cours des années précédentes. Les Russes ont pourtant un avantage considérable en termes d’avions, de chars et d’artillerie.
5/ Militaires et diplomates discutent pendant plusieurs semaines. Les Allemands craignent une rupture avec Moscou. La petite nation en danger pense elle que les Russes bluffent. Elle sait que les troupes ennemies sont désormais proches mais se refuse de croire à une invasion.
6/ Les demandes du Kremlin ? Récupérer ces fameux territoires qui appartiendraient à l’espace russe et obtenir la neutralité de sa voisine, avec l’engagement de pas entrer dans une alliance militaire impliquant des pays européens.
7/ Pour cette jeune nation, que les Russes estiment avoir le droit et le devoir de réintégrer dans sa zone d’influence naturelle, ces demandes sont insupportables et constituent une véritable atteinte à sa souveraineté.
8/ Sa classe politique est divisée mais la voie diplomatique est toujours privilégiée. Lucide, le pays se sait nettement inférieur militairement à l’armée de Moscou mais il est toujours convaincu que les Russes se dégonfleront et qu’ils ne cherchent qu’à faire pression.
9/ Le maître du Kremlin a pourtant pris sa décision : celle de lancer son armée. Les discussions avec l’ouest se poursuivent en apparence mais ce n’est que pour gagner du temps et permettre à son armée de se préparer.
10/ Le déclenchement de la guerre est une véritable manipulation. Il faut en effet un prétexte pour donner l'ordre à plusieurs centaines de milliers de soldats d'attaquer. L’artillerie russe bombarde alors l’un de ses propres villages à la frontière de ce territoire contesté.
11/ La propagande fait son œuvre. Moscou accuse injustement le pays convoité d’avoir causé la mort de plusieurs de ses soldats. Personne n’est dupe mais cela suffit au Kremlin pour justifier le début de la guerre.
12/ Le Kremlin est confiant. L’invasion, qualifiée "d’opération de libération" et de lutte contre les "fascistes", ne devrait durer que quelques jours tout au plus.
13/ L’armée russe franchit la frontière en plusieurs endroits et lance ses chars, tout en bombardant 15 villes, dont la capitale du pays qu’elle croit pouvoir conquérir rapidement. Pourtant, la guerre ne se passe pas du tout comme prévu…
14/ Trompée par des renseignements erronés, Moscou n’avait pas imaginé que les défenseurs résisteraient avec un courage exemplaire et qu’ils bloqueraient totalement leur avancée, leur causant des pertes très importantes.
15/ Après plusieurs semaines de combats acharnés, l’armée d’invasion est de fait clouée sur place. L’ennemi se défend avec vaillance, aidé par de nombreuses femmes et ce, malgré des équipements limités. Leurs cocktails dit Molotov font des ravages sur les blindés russes.
16/ Les défenseurs connaissent en outre parfaitement le terrain et bénéficient de conditions météorologiques qui les favorisent. En face, l’armée russe souffre du froid, du manque d’essence et surtout de problèmes d’approvisionnements.
17/ Enfin, contrairement à ce que le Kremlin anticipait, au lieu de se fragmenter, la nation envahie s’unifie. Le sentiment patriotique s’accroit et les citoyens se rangent derrière l’un de leurs dirigeants qui incarnent la résistance.
18/ Le monde entier observe avec admiration ce petit pays si valeureux qu’il connaissait mal jusqu’alors. Les Alliés envisagent même d’envoyer des soldats pour les aider à lutter contre l’invasion et repousser les Russes.
19/ Mais après plus de trois mois d’âpres combats, les défenseurs se rendent à l’évidence. Ses réserves en munition s’épuisent. Dans le même temps, Moscou a vu ses forces fondre, ses matériels détruits et l’opinion internationale prendre parti contre elle.
20/ Un armistice est alors signé, les deux belligérants souhaitant mettre un terme à cette guerre. La petite nation concède 10% de son territoire. Dans le même temps, les troupes de Moscou se retirent, le Kremlin mentant ouvertement sur les effroyables pertes subies.
21/ Nous sommes le 12 mars 1940. Staline a échoué à conquérir la Finlande. Confiant dans l’expérience du Maréchal Mannerheim, les soldats finlandais ont résisté héroïquement et ont décimé les troupes russes, malgré leur infériorité en hommes et en matériels. https://t.co/CMg9DiNvq3
22/ Il faut bien sûr se méfier de comparaisons historiques. Mais la Guerre d’Hiver (novembre 1939-mars 1940), dite aussi finno-russe ou finno-soviétique, qui opposa l’armée rouge à la Finlande, présente de très nombreuses similitudes avec la guerre en Ukraine. https://t.co/MHS4VusVOO
23/ Cette guerre permet surtout de comprendre le sentiment de solidarité très fort des Finlandais à l’égard des courageux Ukrainiens. Celui qui occupe le Kremlin à la place de Staline aurait peut-être dû relire cette histoire...
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FIN https://t.co/ul3zCBRcsx
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