Dès 1994, les Comités des mères de soldats de Russie avaient joué un rôle central en tant qu’interlocuteur des Tchétchènes. Les Mères représentaient, dans cette guerre-là, l’humanité partagée, en allant sur le front pour récupérer leurs fils, avec l’aide des Tchétchènes. 🧵1/5 https://t.co/KgDmbPOoWQ
Aujourd’hui, le Conseil des femmes et mères, mouvement «nouvelle génération», adresse une lettre aux autorités (au Comité d’investigation) pour dénoncer la haute trahison que représente l’échange de prisonniers du bataillon Azov accepté par la Russie. 2/5
https://osvr.website/zayavlenie-soveta-materey-bastrykinu/
Le mouvement rejoint donc l’opposition militariste à Poutine qui demande de frapper encore plus fort l’Ukraine, dénonce la mollesse des attaques et les « arrangements » de l’ombre qui expliquent les échecs russes sur le terrain. Le contraste avec 1995 est frappant. 3/5
N’en tirons pas des conclusions trop rapides ou trop essentialistes. Ce contraste nous montre l’assèchement de l’espace politique, où la seule opposition qui peut s’exprimer est celle qui est plus radicale encore que le pouvoir, plus violente que les autorités. 4/5
Il nous montre aussi la puissance du cadre interprétatif de la « guerre juste contre les néo-nazis » qui a eu huit années pour imprégner les consciences des Russes. Rien de tel pour la Tchétchénie. 5/5 fin🧵
(Texte du tweet 1 tiré du livre ci-dessous)
https://www.leslibraires.fr/livre/151526-les-petits-soldats-le-combat-des-meres-russes--valentina-melnikova-anna-lebedev-bayard