Sandra Benedetti

Anecdote du jour. Fin des années 1990. Rendez-vous est donné dans un château, quelque part en Belgique, pour rencontrer Jane Seymour en compagnie d'une série d'happy few. L'ex-Docteur Quinn, femme médecin tourne dans je ne sais plus quel film, l'interview s'impose. https://t.co/HYnqtVIvV9

Au château, magnifique, on attend Jane. Longtemps. Trois heures. J'apprends par une taupe que Seymour est au maquillage depuis tout ce temps. Elle est très exigeante sur la question. Elle n'accepte que la perfection. Les maquilleuses craquent, mais s'exécutent.

La voilà enfin. Merveilleusement maquillée. D'abord le déjeuner, ensuite l'interview. On s'assied autour de la table, splendide. Jane Seymour est à ma droite, l'attachée de presse me fait savoir que c'est un honneur qui m'est fait. Chouette. Saumon fumé en entrée.

Je m'empare du quartier de citron, que je perce d'un solide coup de fourchette.
Un jet fuse vers la droite.
Dans l'oeil de Jane.
Qui hurle, pleure de douleur.
Ça se bouscule pour l'éponger, la soulager avec des serviettes mouillées. Adieu le maquillage.

Je suis gênance horrifiée. On embarque ma victime direction salle de bain et salle de maquillage pendant que la tablée me jette un regard de réprobation, l'attachée de presse optant pour la haine. Déjeuner suspendu tant que l'actrice n'est pas revenue. Autant dire qu'on mange

à l'heure du goûter. Je crois percevoir une certaine méfiance dans les yeux de Jane lorsqu'elle rejoint son siège. Je renouvelle mes confuses. Elle reste polie mais glaciale. L'interview sera assez polaire, curieusement.
(J'ai arrêté le saumon fumé)

Sun Feb 20 21:20:31 +0000 2022