Début 1826, Stanislas Baudry, entrepreneur nantais, possédait une minoterie sur l’ancien quai de Richebourg (act. Allée du Commandant-Charcot) et donc un moulin à farine qu’il avait eu l’idée d’équiper d’une machine à vapeur. #Thread

Et comme Baudry était du genre malin, il s’était dit que plutôt que gâcher toute cette belle vapeur, il était beaucoup plus intelligent de créer des bains publics juste à côté de sa minoterie. Problème : c’était un peu loin du centre-ville. https://t.co/GVBGfMWUyR

Du coup, il a une (autre) idée géniale : proposer aux clients du centre-ville un service de voiture hippomobile qui les emmènent directement aux bains, le prix du transport étant inclus dans l’entrée de l’établissement.

Et là, surprise : il se rend vite compte qu’un paquet de nantais paient leur entrée pour les bains mais n’y mettent pas les pieds. Ce qui les intéresse, c’est surtout le service de transport. Il y a donc un marché pour les transports urbains.

Du coup, il laisse tomber la farine et les bains et créé un service d’omnibus (il invente le mot), qui commence à fonctionner le 30 septembre 1826 avec deux lignes. C’est un carton : les nantais adorent et Baubry se fait un tas de pognon.

C’est ce qui amène notre bon Stanislas à étendre son business dans la capitale : en avril 1828, après quelques tracasseries administratives, il ouvre l’Entreprise générale des omnibus de Paris… et c’est encore un carton. https://t.co/vGZboOWU7f

Il faut noter ici que ce n’est pas vraiment le premier service de transport urbain à Paris : en 1662, Blaise Pascal avait créé les « carrosses à cinq sols » qui passent pour la première compagnie de transport urbain au monde.

Hélas, entre le Parlement de Paris qui a décidé que ce service devait être réservé aux riches et l’augmentation du tarif à six sols, cette première expérience n’avait pas duré plus d’une quinzaine d’année. La place est donc libre pour Baubry.

Sauf qu’elle ne va le rester longtemps : sa petite affaire a tellement de succès que des concurrents sortent de partout et l’hiver glacial de 1828-30 fait exploser le prix du fourrage. En faillite, Baudry se suicide.

C’est un de ses concurrents, Edme Fouquet, qui va progressivement se débrouiller pour établir un monopole (avec l’appui du Baron Haussmann) et absorber ses concurrents jusqu’à la création de la Compagnie Générale des Omnibus en juin 1854.

C’est la naissance des transports en commun parisiens. Les tramways suivront presqu’immédiatement mais il faudra attendre 1900, après moult tergiversations politiques, pour que le métro ouvre ses portes. #Fin