La nouvelle lubie de Macron sur les chômeurs: indexer leurs indemnisations sur la situation du marché de l'emploi. "Quand ça va bien, on durcit les règles", résume Olivier Dussopt, VRP de la réforme, dans Le Parisien. Qu'est ce qui pourrait mal tourner...
Macron s'inspire du modèle canadien, où le calcul du montant de l’allocation et la durée d’indemnisation pour les chômeurs dépendent du taux de chômage dans... chaque province. Vous sentez venir l'enfumage? Prenez un paracétamol...
Par exemple, "si le taux de chômage régional est à moins de 6 %, il faut avoir travaillé 700 heures. Si le taux de chômage régional est à 11,5 %, il faut avoir travaillé 490 heures" pour être indemnisé, explique l'Unédic dans une note rédigée en... 2021.
"Dans les régions où le taux de chômage est supérieur à 13 %, le calcul de l’allocation est basé sur les 14 meilleures semaines tandis que dans les régions où le taux de chômage est inférieur à 6 %, le calcul sera basé sur les 22 meilleures semaines". Elle est pas belle la vie?
Un cadre de Pôle emploi à qui j'en parlais hier a poussé un petit cri d'effroi face à la mise en place de ce type de mesure qui s'apparente, je cite, "au laisser-passer A38 d'Astérix". Sans compter, selon lui, sur la rupture d'égalité des chômeurs par ce mode de calcul...
Sans compter que près la moitié des personnes inscrites à Pôle emploi ne sont pas indemnisées, selon une vaste enquête menée par l'Unedic en 2020. 40% des allocataires tout de même! "N'est-ce-pas vers eux qu'il faudrait aller pour un retour à l'emploi?", s'interroge mon expert.
Au final, quelle pourrait être la visée de cette idée tordue, importer une méthode étrangère, qui ne prend pas en compte le contexte national du chômage, à part... baisser un peu plus le montant des indemnités des chômeurs? On n'a pas fini de souffrir...