Hugo Puffeney

Aujourd'hui, on va beaucoup parler de #JusticeMalade, avec une grève - rare - de magistrats, greffiers et avocats.

Pour comprendre, nous avons pu tourner deux jours au tribunal de Nantes. Thread ⬇️

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Là-bas, il faut 14 mois pour un jugement aux affaires familiales, 30 mois pour un divorce.

Encore pire : 230 dossiers d'agressions sexuelles, escroqueries, trafics de stups dorment sur des étagères, vieux de 5, 6 ans.

La raison : il n'y a pas assez de juges pour les juger.

Ce n'est pas un retard lié à la pandémie. Les magistrats travaillent déjà plus de 60 heures par semaine, en soirée et pendant leurs week-ends, et les délais ne s'améliorent pas.

"On ne peut pas s'empêcher de le vivre comme un échec personnel", nous dit Thibaut Lépine, juge aux affaires familiales.

Comme de nombreux magistrats, il travaille de 8h30 à 19h, rentre chez lui, et travaille de 21h30 à 23h30. Il travaille aussi le samedi et le dimanche matin.

En correctionnelle, de nombreuses audiences terminent aussi très tard, après 21 heures, parfois minuit.

Refusant de juger vite et mal, des dossiers sont renvoyés à plusieurs reprises, plusieurs mois, voire années après.

Si les effectifs de juges ont augmenté de 6% en 4 ans, il manque encore plusieurs magistrats du siège, près d'une dizaine, pour que tout rentre dans l'ordre. Sans compter les greffiers, les magistrats du parquet...

Voilà ce que c'est, la #JusticeMalade.

Un appareil judiciaire en surchauffe, malgré le dévouement du personnel judiciaire.

Et des justiciables qui doivent attendre des années pour une décision, qui peut profondément modifier leur vie.

Wed Dec 15 09:48:25 +0000 2021